Test Sony Xperia 5 IV : un smartphone pour les experts… mais pas que !
- Bonne prise en main et encombrement réduit
- Ecran amélioré sur la luminosité et la colorimétrie
- Port jack, tiroir de SIM extractible sans outil, double haut-parleur frontal, on garde les fondamentaux !
- Très bonne expérience multimédia (vidéo, jeu et musique)
- Interface plaisante avec des ajouts utiles et peu d'applications commerciales
- Belle puissance et bonne stabilité de la plate-forme
- Bonne autonomie, largement améliorée
- De meilleurs résultats avec le mode basic en photo
- Pas d'accessoire inclus dans la boîte
- Le module photo qui désequilibre le smartphone quand il est posé
- Le SoC n'est pas le plus adapté à ce form factor
- Recharge assez lente, même avec un chargeur adapté
- L'absence de micro dédié à la captation vidéo
- Impossible d'utiliser le capteur selfie avec les modes experts
- Beaucoup de flou désagréable en utilisant le déclencheur
- Des réglages de luminosité pas toujours très pertinents
- La suppression du téléobjectif périscopique et le zoom moins intéressant
Second flagship de Sony pour 2022, le Xperia 5 IV reprend le positionnement de son prédécesseur. Ainsi, il continue d’offrir dans un format plus compact l’expérience qualitative de son modèle de référence, le Xperia 1 IV, avec quelques ajustements compte tenu de son encombrement. Mais, cette année, Sony a fait des choix qui ont un impact considérable sur l’usage. Est-ce une bonne nouvelle ? Réponse dans ce test complet.
Durant l’été 2022, nous avons publié notre test complet du Xperia 1 IV (prononcez « mark 4 » comme pour les Alpha), smartphone très haut de gamme qui s’adressait davantage aux utilisateurs « experts » qu’au grand public. Expert de la photo bien évidemment, mais pas uniquement. Expert de la vidéo. Expert de l’image. Et Expert du son aussi. Le Xperia 1 IV est un téléphone qui s’inspire fortement des gammes Alpha et Bravia notamment pour offrir aux consommateurs avertis les technologies et les clés pour peaufiner leur expérience.
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Ce positionnement élitiste était assumé. Et nous avons critiqué ce choix. Pourquoi ? Parce que le passé de Sony n’est pas d’enfermer la technologie dans un cercle d’initiés, mais de l’ouvrir à tout le monde. Depuis des dizaines d’années, les produits Sony ont permis à des millions de personnes dans le monde de découvrir la musique, la photo, la vidéo, le cinéma ou le jeu vidéo. Que ce soit avec les marques Walkman, Discman, Cybershot, PlayStation ou plus récemment avec Alpha, Bravia et Xperia.
Le Xperia 1 IV ne répondait pas, selon nous, à l’attachement historique de la marque Sony à proposer des produits hautement technologiques et intrinsèquement intuitifs. Et nous avions hâte de découvrir le nouvel Xperia 5, un modèle traditionnellement moins ambitieux que le Xperia 1. Et donc plus « grand public ». Le Xperia 5 IV est donc arrivé à la rédaction, quelques semaines après son officialisation. Et nous constatons que certains changements ont été réalisés, non seulement par rapport au Xperia 5 III, mais aussi au Xperia 4 IV. Est-ce en bien ? Réponse dans ce test complet.
Notre test vidéo
Prix et date de disponibilité
Le Xperia 5 IV est d’ores et déjà disponible en France. Il est proposé aussi bien chez les enseignes les plus courantes (Fnac, Darty, Amazon, etc.) et chez tous les opérateurs. Le smartphone est assez facile à trouver.
Le prix public conseillé du Xperia 5 IV est fixé, au lancement, à 1049 euros. Puis, il a été rapidement révisé à 999 euros. Mais vous trouverez généralement le smartphone beaucoup moins cher. À l’heure où nous écrivons ces lignes, il est en effet vendu à 849 euros pratiquement partout. Il s’agit d’une promotion qui court jusqu’à la fin du mois de décembre 2022. Mais elle reviendra certainement de façon régulière.
À titre de comparaison, le Xperia 1 III a été lancé à 999 euros au second semestre 2021. Le Xperia 1 IV subissait donc à l’origine une augmentation de 50 euros de son prix public conseillé. Mais cette augmentation se justifie en partie grâce à certaines améliorations de la fiche technique. Elle est certainement due également à la hausse des prix des composants et de l’énergie. Avec son nouveau prix public, il est désormais plus intéressant encore.
À 999 ou 1049 euros, le Xperia 5 IV se compare à plusieurs smartphones haut de gamme de Xiaomi, OnePlus, Honor ou encore Samsung. Mais son principal concurrent est l’iPhone 14, dont le prix de départ passe aussi au-dessus de la barre des 1000 euros. La cible est d’ailleurs la même. À 849 euros, le smartphone gagne fortement en rapport qualité-prix. Il se positionne face à Realme, avec le GT2 Pro, Motorola, avec le Edge 30 Pro, ou encore Asus, avec le ZenFone 9.
Dans la boîte du smartphone, vous ne retrouvez aucun accessoire additionnel. Même pas un câble USB. Le téléphone est simplement accompagné de quelques notices pour la garantie et les informations règlementaires. C’est la nouvelle politique de Sony qui va plus loin encore que Samsung et Apple (lesquels continuent de fournir un câble USB). Nous ne sommes pas en phase avec cette nouvelle politique, autant être honnête. Nous l’avions déjà signalé lors du test du Xperia 1 IV.
Design
Entrons dans le cœur du sujet en étudiant l’ergonomie du smartphone. Nous retrouvons le langage design propre à Sony : le téléphone est très sobre et très droit. Les faces, couvertes de verre minéral (Gorilla Glass Victus en remplacement du Gorilla Glass 6), sont plates avec une exception : le module photo, vertical et protubérant. Même si c’est léger, c’est suffisant pour que le téléphone penche quand il est posé à plat sur une table. Ainsi, quand vous écrivez un message, il va légèrement osciller. Cela gêne évidemment. Mais ce n’est pas rédhibitoire.
Le Xperia 5 IV reprend l’encombrement du Xperia 5 III. Les dimensions ne changent que très peu : 0,1 mm de moins en hauteur et en largeur, tandis que l’épaisseur ne change pas. Le poids augmente très peu : 4 grammes. C’est imperceptible. Le smartphone reprend également le design de son prédécesseur, tout en intégrant quelques améliorations apportées par le Xperia 1 IV. Nous le remarquons notamment avec les tranches : elles ne sont plus arrondies et brillantes, mais rectilignes et brossées. Elles deviennent moins sensibles aux traces de doigt.
Sur les tranches, vous retrouvez les éléments habituels, mais tellement spécifiques, des smartphones de Sony. Sur la tranche de droite, un bouton de mise en marche qui cache un lecteur d’empreinte digitale bien pratique, ainsi que les contrôles du volume. Contrairement à d’autres smartphones, ces derniers ne sont pas placés trop haut sur la tranche : ils restent donc facilement accessibles avec le pouce (si vous tenez le téléphone avec la main droite).
Sur cette tranche, vous retrouvez aussi le déclencheur mécanique pour la photo (déclencheur obligatoire pour les modes experts de l’application photo). Contrairement au bouton du Xperia 1 IV, celui du Xperia 5 IV n’est pas texturé. Il glisse légèrement plus. C’est un tout petit détail. Mais dans ce téléphone, il compte beaucoup. Notez aussi la disparition du bouton « Google Assistant », tellement redondant. Nous avions noté sa suppression dans le Xperia 1 IV. C’est également le cas ici et c’est tant mieux.
Sur la tranche du dessus, vous avez le port jack 3,5 dont nous reparlerons plus en détail dans la partie audio de ce test. Sur la tranche inférieure, nous retrouvons aussi le tiroir de carte SIM qui s’enlève sans outil. C’est une belle exclusivité de la marque Sony. D’autant plus qu’elle ne supprime pas l’étanchéité du produit (certification IP68). En revanche, aucun haut-parleur n’est présent à droite du port USB type-C. Et c’est normal : Sony intègre les haut-parleurs de ses smartphones en façade. Nous en reparlerons aussi en détail un peu plus tard dans ce test.
Restons d’ailleurs en façade. Les haut-parleurs et le capteur selfie sont logés dans des bordures qui ne sont pas très épaisses. Rares sont les marques à ne pas avoir cédé à la mode de l’encoche ou du poinçon. Les ROG Phone et les Xperia font partie de ces exceptions que nous apprécions, parce que cela répond parfaitement au positionnement de ces deux téléphones : la consommation de contenu multimédia. C’est bien évidemment du verre minéral (Gorilla Victus) qui protège cet écran contre la casse. Il est légèrement bombé pour plus confort.
Grâce à un encombrement qui est moindre que celui du Xperia 1 IV, le rapport-écran / taille augmente très légèrement. La prise en main du Xperia 5 IV est donc un peu plus facile qu’avec son prédécesseur. Il est agréable de constater que Sony conserve sa recette qui, ergonomiquement, fonctionne très bien. Nous ne reprochons pas à Sony de conserver ce design, bien au contraire, même si des optimisations sont encore possibles, comme le positionnement du port jack 3,5 mm, qui nous semblerait plus logique en bas, ou la protubérance du module photo, qui déséquilibre le téléphone.
Écran
L’écran du Xperia 5 IV est sensiblement identique à celui du Xperia 5 III. Même taille : 6,1 pouces. Même définition : Full HD+. Et donc même résolution : 449 pixels par pouce. Même taux de rafraichissement maximum : 120 Hz. Même ratio : 21/9e, ce qui est parfait pour regarder un film (comme sur les Xperia 1). Même technologie de rétro éclairage : OLED (bien évidemment), avec ces taux de contraste infinis. De toute évidence, Sony adopte ici une stratégie très conservatrice. L’année dernière, Sony avait simplement ajouté la compatibilité avec une colorimétrie 10 bits. Cette année, sur le papier, l’écran du Xperia 5 IV est strictement identique.
Heureusement, un écran ne se résume pas à une fiche technique. Bien au contraire. Nous avons analysé l’écran du Xperia 5 IV et avons trouvé quelques différences intéressantes avec celui de son prédécesseur. La première concerne la luminosité. Elle est beaucoup plus élevée cette année. Manuellement, elle peut dépasser les 600 nits. Nous sommes contents quand elle dépasse les 500 nits. Là, nous sommes ravis. Parce que cela veut dire que vous pouvez atteindre un haut niveau de luminosité en extérieur et en plein soleil.
Seconde différence intéressante : la colorimétrie. Sony a amélioré le calibrage de l’écran du Xperia 5 IV. En mode créateur, le mode le plus respectueux des couleurs, le Delta E moyen mesuré par notre sonde est de 1,9 seulement. Il était de 2,2 l’année dernière. Sony entre donc dans le cercle très fermé des constructeurs passant sous la barre des 2. Bravo. La température moyenne des couleurs a également été abaissée à 6750° environ. D’autres font encore mieux, certes. Mais Sony continue de peaufiner la reproduction des couleurs. Et c’est tant mieux. Le mode standard (par défaut) a également été amélioré, même si la dalle reste très froide, avec un blanc qui tire toujours un peu trop vers le bleu.
Héritage des Bravia, les réglages colorimétriques sont toujours très complets. Vous avez non seulement plusieurs fonctions qui amélioreront l’image (le moteur X1 Mobile quand vous êtes en mode standard, la fonction HDR temps réel en mode créateur, etc.), mais vous avez aussi la main sur la balance des blancs. Et donc la température de la dalle. Vous avez des profils préconfigurés, ainsi qu’un profil personnalisé où vous pouvez accentuer la présence d’une couleur primaire en particulier. C’est un outil très puissant.
Sony est toujours très complet pour la colorimétrie, mais moins sur d’autres aspects. Un bon exemple : le taux de rafraichissement. Par défaut, il est fixé à 60 Hz. Mais un simple curseur vous permet de passer à 120 Hz si vous en ressentez le besoin. Il ne semble pas être en mesure de basculer automatiquement d’un mode à un autre. Et c’est presque décevant de la part de Sony, l’un des leaders du marché des télévisions avec sa gamme Bravia.
L’écran du Xperia 5 IV est donc toujours aussi fluide, précis et agréable. Mais il gagne aussi en colorimétrie cette année. Une excellente nouvelle pour vos yeux et pour les contenus que vous consommerez sur ce téléphone.
Interface
Côté interface, le smartphone fonctionne bien évidemment sur Android, ici en version 12. Au-dessus d’Android, Sony a rajouté une très légère surcouche, Xperia UI, qui vient modifie très légèrement l’iconographie, la place de certains éléments (comme la barre de recherche Google, toujours accessible en bas d’écran) et les fonds d’écran. Pour le reste (volet Discovery, tiroir des applications, espace pour les notifications et les réglages rapides), il n’y a aucune grande surprise.
Vous ne serez donc pas dépaysé si vous venez d’une autre interface, notamment celles qui respectent au plus près la version « stock » du système d’exploitation (nous pensons à Motorola par exemple). La seule très grande différence au niveau interface entre Xperia UI et les autres surcouche Android concerne la photographie. Sony a fusionné « Appareil Photo » avec « Photo Pro » pour créer une application commune qui fait la part belle aux modes experts hérités des appareils photo Alpha. Nous avons déjà évoqué cette application dans notre test du Xperia 1 IV. Nous ne saurions trop vous conseiller de les utiliser si vous avez un Xperia récent.
Autre subtilité de l’interface Xperia, les applications préinstallées : elles sont très majoritairement liées aux contenus multimédias (jeu, musique, série et film). Music Pro est un studio de montage embarqué. Video Pro et Cinema Pro permettent de réaliser de la captation avec des modes professionnels hérités en partie des caméras XDCAM de Sony. Optimiseur de jeu est une application qui va changer dynamiquement les réglages du téléphone en fonction des jeux lancés. Et Bravia Core qui est la plate-forme de streaming payante de Sony.
Nous trouvons également Musique. Cette application permet de lire des fichiers musicaux stockés sur le smartphone. C’est l’une des rares à offrir cette possibilité aujourd’hui et plus encore à être préinstallé par défaut dans un téléphone. Les autres constructeurs se contentent de Youtube Music. Sony ne faisant rien comme les autres, vous ne retrouvez pas ici YouTube Music, mais Tidal avec une promotion (3 mois gratuits pour tout nouvel abonné).
Tidal n’est pas le seul partenaire commercial de Sony. Il y a également Netflix, Facebook et LinkedIn. Soit quatre applications marketing préinstallées. C’est peu. Et cette brochette n’est pas illogique : elle correspond bien à la cible de Sony, les CSP+. Nous aimerions bien qu’il y ait autant de soin de la part des autres marques quant aux applications marketing préinstallées sur leur smartphone. Dernière subtilité de cette interface : Sony ne fournit pas de gestionnaire de photos et fait confiance uniquement à Google Photo. Un coup à prendre.
Performances
Parlons maintenant de la plate-forme technique incluse dans le Xperia 5 IV. Et c’est une demi-surprise : il s’agit du Snapdragon 8 Gen 1, comme dans le Xperia 1 IV. Pourquoi une demi-surprise ? D’abord parce que la présence d’un Snapdragon 8 dans un Xperia haut de gamme est attendue. Le contraire aurait été décevant. Ensuite parce que le Snapdragon 8+ Gen 1 est sorti entre le lancement du Xperia 1 IV et celui du Xperia 5 IV. Et ça, ça aurait peut-être pu changer quelque chose.
En effet, même si les performances des deux SoC sont proches, le 8+ Gen 1 gère mieux la production de chaleur. Sur un format plus compact, la gestion de l’énergie est, selon nous, plus critique. Le Snapdragon 8+ Gen 1 nous semble donc être un choix plus logique, voire plus pertinent. Mais ce n’est pas celui de Sony qui a, de notre point de vue, préféré faire quelques économies d’échelle en mutualisant la plate-forme de ces deux modèles haut de gamme. C’était déjà le cas en 2021.
Faut-il s’en émouvoir au quotidien ? Non, bien évidemment. D’abord parce que les applications usuelles ne sollicitent pas suffisamment le 8 Gen 1 pour le faire chauffer (sauf la photo). Ensuite parce que Sony avait déjà pris la peine de maitriser, voire brider le Snapdragon 8 Gen 1 dans le Xperia 1 IV, afin d’éviter des hausses de température. Cela occasionnait des baisses assez brutales de performances lors de sollicitations un peu longues. Et le Xperia 5 IV reprend en grande partie ce comportement.
Les scores que vous pouvez observer ci-contre sont assez proches de ceux du Xperia 1 IV. Certains sont meilleurs. Certains sont moins bons. Mais globalement, la tendance en termes de puissance est similaire, malgré le fait que le Xperia 5 IV dispose de 4 Go de RAM de moins que son grand frère. La performance est belle. Vous pouvez donc facilement jouer avec ce smartphone, Genshin Impact se positionnant d’ailleurs de lui-même sur les graphismes moyens, comme avec tous les autres mobiles sous Snapdragon 8 Gen 1.
Nous notons aussi une meilleure stabilité de la plate-forme. Lors de longues parties de jeu (avec Genshin Impact par exemple), les performances ne baissent que de 35 % en moyenne, en fonction des graphismes du jeu. Auparavant, nous avions mesuré une baisse supérieure à 40 %. La baisse est moins forte, mais elle est aussi moins rapide et moins brutale qu’avec le Xperia 1 IV. 10 % dès la première minute intensive. Puis graduellement jusqu’à 30 % avec une vitesse de croisière atteinte entre 5 et 10 minutes après le début de la partie.
Côté température, le Xperia 5 IV est plus laxiste que le Xperia 1 IV. La plate-forme enregistre une hausse des températures jusqu’à 44° avec les tests les plus exigeants, alors que le grand frère ne dépassait pas les 41°. Ces chiffres expliquent pourquoi la stabilité est meilleure. La hausse de la température se ressent évidemment sur les tranches métalliques, puisqu’elles servent de dissipateurs thermiques. En revanche, la sensation n’est pas désagréable (même si elle peut inquiéter ceux qui n’ont pas l’habitude). Notez que la température peut monter à 65° sur certains cœurs du CPU. Enfin, les jeux ne sont pas les seuls à pousser la plate-forme dans ses retranchements. Il y a aussi la photo et la vidéo. Attention donc à ces deux usages.
Autonomie
L’autonomie est un sujet très important dans le cas des petits flagships. Nous l’avons vu avec le Xperia 5 III. Nous l’avons vu avec les iPhone 12 Mini et iPhone 13 Mini. Nous l’avons vu avec les ZenFone 8 et ZenFone 9. Nous l’avons vu avec le Xiaomi 12 et le Galaxy S22. Et ce ne sont là que quelques exemples parmi tous les modèles de petite taille que nous avons testés dans nos colonnes. Pourquoi ? Parce que l’encombrement est limité. Donc, il faut faire des choix : plus de batterie, plus de dissipation, plus de technologies intégrées ?
Nous savons que l’encombrement du Xperia 5 IV est très proche de celui de son prédécesseur. Il a même légèrement baissé. Pourtant, Sony a réussi à intégrer une très grande batterie dans son smartphone. Elle profite d’une capacité de 5000 mAh, comme pour le Xperia 1 IV. C’est vraiment excellent. Cela représente une augmentation de 500 mAh par rapport au Xperia 5 III. Soit 11 % de plus. Nous verrons que cette augmentation s’est faite au détriment d’un élément qui va grandement nous manquer : le téléobjectif télescopique. Nous en reparlerons dans la partie vidéo.
Mais avant de passer à cette mauvaise nouvelle, réjouissons-nous ! Avec 11% de batterie en plus, le Xperia 5 IV est évidemment capable de tenir plus longtemps sur une charge complète. En usage standard, cela se traduit par une augmentation qui atteint les deux jours, alors que le Xperia 5 III dépassait la journée et demie seulement. Pour les joueurs, l’autonomie a également été améliorée. Elle est maintenant comprise entre 4 heures et 6 heures. Cela dépend de la qualité des graphismes du jeu que vous utilisez.
Ce smartphone devient ainsi l’un des téléphones haut de gamme les plus endurants de Sony, passant devant les Xperia 1 et les Xperia 5 de ces dernières années. Voilà une très bonne nouvelle. D’autant plus que le format ne le laissait pas forcément attendre. Si vous comparez le Xperia 5 IV avec la concurrence directe (Xiaomi 12, ZenFone 9, Galaxy S22), le Xperia 5 IV est devant. Et seul le ZenFone 9 profite d’une endurance approchante.
Une fois le smartphone déchargé, passons à la recharge. Dans ce domaine, le Xperia 5 IV n’est pas à la hauteur des attentes. Ce fut le cas avec le Xperia 1 IV, pour deux raisons. D’abord, la charge rapide, promise à 30 watts, n’est pas très rapide. Même si nous n’attendons pas de Sony une charge éclair comme chez Oppo, Xiaomi ou Honor, il y a un juste milieu autour des 65 watts. Ensuite, il n’y a aucun accessoire dans la boîte pour profiter pleinement de cette charge rapide. Donc, avec d’autres accessoires de recharge, vous devez vous contenter d’une charge lente.
Avec un chargeur standard, vous rechargez le Xperia 5 IV en trois heures environ. C’est excessivement lent. Si vous avez besoin rapidement de votre téléphone, ce n’est pas la bonne solution. En revanche, si vous avez l’habitude de charger votre téléphone la nuit, vous ne serez pas impacté. Quelques points intermédiaires : nous sommes arrivés à 23 % en 30 minutes, 38 % en une heure, 56 % en 90 minutes et 71 % en deux heures. C’est beaucoup trop.
Notez qu’il y a une forte disparité entre une charge effectuée avec un chargeur USB type-A et un chargeur USB type-C. Avec le second, vous baissez d’une heure le délai de la charge complète. Soit le tiers du temps en moins. Ce qui est très important. Vous avez dans l’interface de Sony quelques outils d’entretien de la batterie, avec la charge bridée et la charge programmée, notamment. Et c’est plutôt une bonne nouvelle.
Audio
En audio, l’expérience proposée est ici aussi complète, sans surprise. Et c’est ce qui est étonnant avec la marque japonaise : dans tous les domaines multimédias, nous nous attendons à profiter d’une belle expérience sur ses smartphones et le contraire nous déçoit. Heureusement, le Xperia 5 IV profite de tous les atouts de ses prédécesseurs et de l’expertise de Sony en matière de son.
Cela démarre avec l’équipement externe avec, d’une part, le port jack 3,5 mm. Un port hi-fi, sans latence, compatible avec de nombreux accessoires et qui n’a jamais été vraiment abandonné par les mélomanes. Sa position n’est pas idéale : nous la préférons sur la tranche inférieure pour éviter que le câble se balade devant l’écran.
Vous avez d’autre part les haut-parleurs en façade, la configuration idéale pour profiter des contenus à plusieurs. La puissance proposée est bonne. La richesse et les détails ont été améliorés, avec plus de basses. Et les grésillements sont bien mesurés quand le volume atteint ou dépasse les 50 %. Ce positionnement en façade est bien meilleur que les configurations qui utilisent les tranches, parce que le son est orienté directement vers l’utilisateur.
Cette belle expérience continue également au niveau logiciel. En effet, Sony intègre de nombreux réglages hérités de ses casques et écouteurs. Nous retrouvons bien évidemment la compatibilité Dolby Audio, avec un égaliseur complet. Pour les néophytes, vous avez des profils préconçus. Et pour les experts, vous avez un profil « personnalisé » à construire soi-même. Dans ce profil, vous pouvez même réduire la réverbération et renforcer les voix, afin de profiter au maximum des contenus et des dialogues.
Comme ses prédécesseurs, le smartphone est également compatible 360 Reality Audio (le format de son spatial de Sony) et DSEE Ultimate (qui améliore les sources SD pour simuler une qualité HD). Mais cela est conditionné par votre équipement, bien évidemment. Si vous vous sentez perdus, conservez les réglages par défaut : ils suffisent amplement.
Nous avons une très légère déception au niveau de l’audio sur ce Xperia 5 IV. Le téléphone n’est pas équipé d’un microphone dédié à la prise de son. De plus en plus de téléphones haut de gamme optent pour un micro dédié, intégré près ou dans le module photo. C’est une solution intéressante pour focaliser la prise de son et réduire considérablement les bruits ambiants. Ici, le son est pris en stéréo sans réduction de bruit ou en mono avec réduction de bruit.
Photo
Nous arrivons à la dernière partie de ce test : la photo. Jusqu’en 2021, les deux gammes profitaient d’un équipement très proche. Par exemple, le Xperia 5 III reprenait l’ensemble des éléments du Xperia 1 III à l’exception de la caméra Time of Flight. Mais le téléobjectif avec zoom optique variable était bien présent. Cette année, Sony a décidé de creuser l’écart entre les Xperia 1 et les Xperia 5. La proposition n’est en effet plus identique : non seulement la caméra ToF est toujours absente dans le Xperia 5 IV, mais la nature du téléobjectif change également.
Et la différence est notable. Le Xperia 5 IV perd non seulement son zoom variable, pour se contenter d’une focale fixe, mais le rapport de zoom est plus faible (2,5x, équivalent à un objectif 60 mm). Il s’agit d’un vrai pas en arrière, notamment pour les amateurs de petits détails à dénicher. Avec ce zoom optique plus faible, le zoom numérique recule également. Il est désormais bloqué à 7,5x afin d’éviter de souffrir d’une trop forte présence du grain. Voici en détail la configuration photo du Xperia 5 IV :
- Principal : capteur 12 mégapixels, objectif 24 mm ouvrant à f/1.7, pixel de 1,8 micron, autofocus Dual Pixel, stabilisateur optique
- Panorama : capteur 12 mégapixels, objectif 16 mm ouvrant à f/2.2, angle de vue 124°, autofocus Dual Pixel
- Zoom : capteur 12 mégapixels, objectif 60 mm ouvrant à f/2.4, stabilisateur optique, autofocus Dual Pixel, zoom optique 2,5x et numérique 7,5x
- Selfie : capteur 12 mégapixels, objectif 24 mm ouvrant à f/2.0
Quels sont les résultats offerts par ce capteur photo ? La question est simple, mais la réponse ne l’est pas. Comme pour les Xperia précédents, la qualité des photos n’est pas la même entre le mode basic et les modes experts (Auto, P, S, M). Mais le mode basic a largement été amélioré par Sony entre le Xperia 1 IV et le Xperia 5 IV. Les résultats sont enfin satisfaisants dans de nombreuses situations, notamment en journée. Certaines ne sont pas encore au niveau. Mais nous avons bon espoir que l’écart se réduira encore.
Le capteur principal du Xperia 5 IV est très intéressant, grâce à ces pixels de 1,8 micron et son double autofocus. Il produit des résultats plutôt bons en journée avec le mode basic. Les résultats sont naturels, sans exagération du HDR. Le piqué est bon, l’autofocus est rapide et la lumière est bien maitrisée. Les détails ne sont pas nombreux, mais cela est dû à la définition native du capteur. Les contre-jours sont assez bien gérés, même si certains détails sont assez sombres. Dans certains cas, vous aurez besoin de repasser en mode P et augmenter soit les ISO, soit jouer sur la correction d’exposition pour apporter artificiellement de la lumière… avec le risque de déséquilibrer certaines parties de la photo.
Le soir, il est plus difficile d’utiliser le mode basic avec le capteur principal. Deux raisons. D’abord parce qu’il n’y a pas de mode nuit activable manuellement. Vous êtes donc tributaire de la reconnaissance de scène qui n’est pas toujours très habile. Ensuite parce que le capteur photo n’est pas si grand et que l’ouverture n’est pas immense. Comme pour les contre-jours, les photos seront régulièrement trop sombres. Résultat : vous allez devoir repasser en mode P… Le mode basic a cependant un avantage : il maitrise mieux les sources de lumière, notamment les lampadaires ou les LED. Vous pouvez lire le message de la décoration de Noël sur la photo ci-dessous.
Le capteur avec le zoom optique offre la même définition que le capteur du Xperia 5 III, mais sa taille a largement baissé (comme celui du Xperia 1 IV). Avec une ouverture maximale fixée à f/2.4, les photos sont très correctes la journée, avec un grain très bien maitrisé même avec le rapport 7,5x, mais moyennes en soirée. D’autant que le mode basic n’active que très rarement la scène nocturne. Les photos sont donc trop sombres. L’utilisation des modes experts est encore conseillée ici, malgré tout.
Le capteur ultra grand-angle offre des résultats satisfaisants dans de nombreuses situations, même en soirée. Ne vous laissez pas berner par la prévisualisation qui assombrit exagérément les photos : au final, les clichés ne sont pas aussi sombres qu’il n’y parait. Attention en revanche aux tremblements si vous passez en mode expert. En effet, l’ultra grand-angle n’est pas stabilisé. Et le moindre mouvement gâche la photo. C’est d’autant plus vrai avec les modes experts qui forcent l’utilisation du déclencheur mécanique.
Les portraits sont faciles à réaliser avec le mode basic. Il suffit d’activer le bokeh (la procédure n’est pas intuitive) et de choisir l’objectif. Il est en effet possible de réaliser des portraits avec n’importe quel capteur. Cela offre une variété très appréciable. En revanche, en mode expert, ce n’est pas aussi évident. En l’absence d’un vrai mode « A » qui privilégie l’ouverture, vous devez passer par le mode M et régler non seulement l’ouverture pour estomper l’arrière-plan, mais aussi la vitesse d’obturation pour éviter la sous-exposition.
Le capteur selfie est plutôt correct pour faire des selfies, notamment en journée. Mais il est assez petit. Et il ne s’active pas avec les modes experts. C’est le seul capteur où vous êtes obligé d’utiliser le mode basic. Et c’est bien dommage. D’autant que les contrastes auraient pu être plus prononcés et la luminosité plus accentuée. Nous retrouvons donc ici les faiblesses du mode basic.
Conclusion
Le Xperia 5 IV est un smartphone qui apporte de grands changements par rapport à son prédécesseur et même par rapport au Xperia 1 IV. Certains améliorent l’expérience. Et d’autres la dégradent. Mais, dans l’ensemble, le Xperia 5 IV est un très bon smartphone, à la hauteur de ce que nous pouvons attendre de la part de Sony. Il est même plus agréable à utiliser que le Xperia 1 IV, notamment pour ceux qui n’ont jamais eu un Xperia entre les mains.
Quels sont les choix positifs ? Les changements de finition sur les tranches, par exemple. La suppression du bouton Google Assistant. L’amélioration de la luminosité et de la colorimétrie de l’écran. La bonne maitrise des performances et de la stabilité. Le renforcement de la capacité de la batterie et la hausse de l’autonomie. L’amélioration globale de la qualité des photos en mode basic. Nous louons aussi Sony de ne pas vouloir trop changer ce qui fonctionne déjà très bien.
Et les choix négatifs ? Le Snapdragon 8 Gen 1 qui n’est pas le SoC le plus heureux dans un encombrement aussi petit, même parmi les processeurs haut de gamme de Qualcomm. La suppression du téléobjectif périscopique qui va cruellement nous manquer pour les photos de détail. La politique sur les accessoires qui dégradent l’expérience sur la recharge.
Nous aurions bien aimé aussi que Sony ne s’entête pas sur certaines positions historiques : l’absence de mode nuit, l’impossibilité de prendre des selfies en mode expert, l’absence d’autofocus sur le capteur selfie, ou encore la charge rapide qui n’a de rapide que le nom. Mais le prix, plutôt bon pour un smartphone haut de gamme, qui plus est en provenance de Sony, joue en faveur du Xperia 5 IV.
Le Xperia 5 IV est un très bon smartphone compact. Il offre de nombreuses améliorations en comparaison du Xperia 5 III et même du Xperia 1 IV, que ce soit sur l'écran, les performances ou encore la photo. Facile à utiliser, plein de ressources, élégant, le Xperia 5 IV est certainement l'un des meilleurs smartphones de Sony sur ces deux dernières années. Sinon le meilleur. Et ce malgré quelques concessions, notamment au niveau de la photo.
- Bonne prise en main et encombrement réduit
- Ecran amélioré sur la luminosité et la colorimétrie
- Port jack, tiroir de SIM extractible sans outil, double haut-parleur frontal, on garde les fondamentaux !
- Très bonne expérience multimédia (vidéo, jeu et musique)
- Interface plaisante avec des ajouts utiles et peu d'applications commerciales
- Belle puissance et bonne stabilité de la plate-forme
- Bonne autonomie, largement améliorée
- De meilleurs résultats avec le mode basic en photo
- Pas d'accessoire inclus dans la boîte
- Le module photo qui désequilibre le smartphone quand il est posé
- Le SoC n'est pas le plus adapté à ce form factor
- Recharge assez lente, même avec un chargeur adapté
- L'absence de micro dédié à la captation vidéo
- Impossible d'utiliser le capteur selfie avec les modes experts
- Beaucoup de flou désagréable en utilisant le déclencheur
- Des réglages de luminosité pas toujours très pertinents
- La suppression du téléobjectif périscopique et le zoom moins intéressant