Microsoft met le paquet sur l’IA avec ce nouveau PC, mais ce n’est pas une réussite éclatante. Notre test du Surface Laptop 2024

Notre avis

Microsoft souhaite faire de son nouveau Surface Laptop le fer de lance des PC « Copilot+ », ces machines centrées autour de l’IA. En résulte un ordinateur premium qui veut séduire grâce à son design, son grand écran 15 pouces mais aussi son processeur Qualcomm Snapdragon X Elite. Pari réussi ?

2024 est une année importante pour Microsoft. La firme de Redmond met le paquet sur l’IA et introduit sur le marché la certification Copilot+. Elle veut montrer l’exemple avec ses ordinateurs Surface, censés être les modèles à suivre. Le Surface Laptop est la machine la plus emblématique de la gamme, ici testé dans sa version 15 pouces.

Ce PC portable se nomme simplement Surface Laptop, exit donc le numéro de modèle. Sur le papier, il a de quoi séduire : écran 15 pouces QHD 120 Hz, processeur Qualcomm Snapdragon X Elite, autonomie monstrueuse et surtout design aux finitions impeccables. Mais son argument principal, c’est bien l’inclusion de l’IA dans les usages, pour preuve l’apparition de la touche Copilot sur le clavier.

La promesse est une chose, mais la pratique en est une autre. Il est temps de se plonger dans ce Surface Laptop 2024 afin de voir ce qu’il en est réellement.

Prix et disponibilité

Le Surface Laptop 2024 15 pouces est d’ores et déjà disponible à la vente sur le site de Microsoft ou chez les revendeurs partenaires. Voici les tarifs affichés :

A noter que pour notre test, Microsoft nous a prêté la version la plus haut de gamme, donc celle à 2499 euros. Avec un tarif si élevé, nous serons intraitables, tout se doit d'être parfait ! La version 15 pouces embarque forcément un processeur Snapdragon X Elite.

La version 13 pouces, pour sa part, laisse plus d’amplitude à l’utilisateur. Ce dernier peut en effet opter pour un Snapdragon X Plus, processeur moins puissant et donc moins cher. Le Surface Laptop de 13 pouces est disponible à partir de 1199 euros, un prix beaucoup plus en adéquation avec sa fiche technique.

Surface Laptop 15 2024
EcranIPS LCD
15 pouces
2496 x 1664 pixels
120 Hz
3:2
Dimensions 329 x 239 x 18 mm
Poids1,66 kg
CPUSnapdragon X Elite X1E 80 100 3.4GHz
GPUQualcomm Adreno 741
RAM16/32 Go
Stockage256 Go, 512 Go, 1 To
Connectique- 2 x Thunderbolt 4
- 1 x USB-A 3.2
- 1 x port Jack 3.5 mm
- 1 x lecteur de carte microSD
- 1 x Surface Connect
PrixA partir de 1549 euros

Un design incroyablement chic, mais qui cache de lourdes faiblesses

Niveau design, les Surface de Microsoft ont toujours frappé fort. Rebelotte cette année avec le Surface Laptop 15. Plus de partie clavier en alcantara, puisque nous avons un châssis en aluminium anodisé et recyclé du plus bel effet. Notre modèle de test est noir, mais le PC existe également en platine.

Tenir le Surface Laptop dans ses mains, c’est tenir un objet chic tellement les finitions semblent impeccables. On aime ce visuel épuré, ce simple logo Windows gravé à même le métal ainsi que cette douceur sous les doigts. Il n’y a pas à dire, Microsoft sait y faire… en apparence.

En effet, on sent très rapidement les faiblesses d’un tel design. Le capot arrière est non seulement sujet aux traces de doigts, mais aussi aux micro-rayures. En mettant le PC dans un sac, de vilaines griffures apparaissent après un seul transport. Rageant ! Plus encore, au bout d’une semaine d’utilisation seulement, nous avons remarqué que la peinture s’écaillait dans certains coins, sans que nous n’ayons rien fait d’incroyable avec. Pour un produit aux alentours des 2000 euros, ce n'est pas acceptable. L’achat d’une sacoche de protection sera donc obligatoire, car Microsoft n’en fourni pas. Vu le prix, cela n’aurait pas été du luxe.

C’est un aspect d’autant plus dommageable que la machine a été pensée pour la mobilité. Malgré son format de 15 pouces, le Surface Laptop reste un PC facilement transportable avec son poids de 1,6 kilo (ajoutons à cela un chargeur de 256 grammes seulement). Ce n'est pas le plus léger des 15 pouces (le Vivobook S15 d'Asus fait 200 grammes de moins) mais cela reste tout à fait correct.

En ce qui concerne la connectique, Microsoft a été droit au but avec un port USB Type-A 3.1, deux ports Thunderbolt 4, un lecteur de cartes microSD ainsi qu’un port casque. C'est bien, mais il faudra tout de même se doter d'un HUB externe pour la vie de bureau.

Pour la recharge, nous avons toujours l’infâme port Surface Connect, utilisé depuis les débuts de la gamme. Pourquoi infâme ? Car la prise magnétique ne tient pas. Lorsqu’on travaille sur un bureau, cela peut encore aller, mais le moindre mouvement la décroche. Pénible ! Un défaut qui subsiste depuis trop longtemps.

Passons maintenant à la partie clavier et un constat s’impose : nous ne sommes pas loin de la catastrophe. Plusieurs choses contribuent à cela. Premièrement, la frappe n’y est pas agréable. Malgré une course courte, chaque pression donne une sensation de rigidité vraiment pénible (nous tapons ce présent test avec). Deuxièmement, l’espace important entre les touches n’aide pas vraiment à une écriture apaisée. Troisièmement, on déplore l’absence d’un pavé numérique alors qu’il y avait largement la place. Il suffisait de rogner sur l’espace entre les touches et sur les côtés du clavier ! Ces derniers n’accueillent même pas les hauts parleurs, qui sont justement placés sous les touches, nous y reviendrons. Bref, ce n’est pas la panacée.

Le clavier du Surface Laptop est rétroéclairé en blanc sur quatre niveaux, ce qui est appréciable. Néanmoins, la plus grosse nouveauté réside dans la touche Copilot, qui ouvre directement le logiciel de Microsoft… à condition de l’avoir activé via le bouton Fn. La diode qui signale son fonctionnement est si faible et mal placée qu’elle est à la limite de l’inutile. Il faut donc tâtonner à chaque fois.

Et le trackpad, dans tout ça ? Il est petit et bien centré, mais est tout aussi pénible que le clavier à utiliser. On déplore par exemple un retour haptique trop discret qui ne nous précise jamais clairement si on a bien cliqué ou non ainsi que des errances agaçantes. Une partie à revoir d'urgence pour Microsoft.

La partie écran, au contraire, est une réussite. On apprécie cette grande dalle de 15 pouces aux bords arrondis. C’est peut-être qu’un détail, mais cela donne de l’allure au PC. Le ratio écran/façade s’élève à plus de 85% et on remarque la présence d’une webcam IR compatible Windows Hello. Une manière simple et efficace de déverrouiller sa machine (le clavier ne propose pas de capteur d’empreintes). On aime.

En résumé, le Surface Laptop 2024 est un ordinateur qui, au premier abord, semble très attrayant avec son design visuellement chic. Pourtant, on rencontre très rapidement les limites, entre un châssis qui marque trop facilement, un clavier pénible et un poids qui aurait mérité d'être reduit. Au quotidien, c’est loin d’être le PC qui nous a le plus convaincu ! Le design est une chose, mais il est maintenant temps de rentrer dans la technique.

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Un écran bien calibré, mais une dalle LCD

Le Surface Laptop dispose d’un écran tactile de 15 pouces d’une définition de 2496 x 1664 pixels avec un taux de rafraîchissement (absolu) de 120 Hz. Comme d’habitude, nous avons un format en 3 :2, idéal pour la bureautique. Alors que tous les constructeurs migrent petit à petit vers l’OLED, Microsoft a choisi d’utiliser encore une fois le LCD pour sa machine. Un choix qui peut se comprendre, le LCD apportant plus de luminosité ainsi qu’une meilleure consommation de l’énergie. Ce n’est pas un souci si l’écran est bien calibré, c’est le cas ici… à certaines conditions.

Premièrement, le contraste s’élève à 1300 :1. C’est correct pour ce type de dalle, et cela apporte des noirs relativement profonds ainsi que des blancs éclatants. Certes, nous n’atteignons pas le confort d’une dalle OLED dans une série ou dans un jeu, mais cela reste acceptable. La luminosité maximale a été mesurée par nos soins à 650 cd/m². C’est bien ! Concrètement, cela signifie que la dalle reste lisible même dans un parc ou sur la terrasse d’un café. Testé et approuvé !

Dans les paramètres Windows, la Surface Laptop active par défaut l’option « couleurs adaptatives ». Une fonctionnalité à désactiver d’urgence, tant elle trahit les coloris d’origine en plus de faire n’importe quoi avec la température. Une fois fait, on constate une température à 6300K, soit proche de la norme vidéo à 6500K. Le Surface a donc un affichage qui ne tire ni vers le rouge, ni vers le bleu. Plus encore, les deux modes de couleurs sont maîtrisés. Le mode sRGB affiche des tons fidèles (Delta E moyen à 1,7, en dessous de 3 étant bon). Le mode Vivid, pour sa part, culmine à 2,2 et exagère les couleurs primaires pour donner plus d’impact à l’image. De fait, il est tout à fait concevable de traiter ses photos sur le PC de Microsoft. Bref, un écran perfectible, mais bien calibré.

En ce qui concerne l'audio, Microsoft surprend. Les hauts-parleurs ne sont pas situés de part et d’autre du clavier, là où il y avait pourtant de la place, mais en dessous. De fait, le son est directement dirigé vers l’utilisateur, ce qui est bien, mais adopte un aspect un peu étouffé. On aime toutefois qu’il soit bien équilibré compte-tenu du format. Le revers de la médaille ? Des vibrations dans les touches quand on met de la musique et qu’on écrit en même temps. Bref, ce n’est pas catastrophique, mais le choix du placement est un peu douteux.

Un processeur ARM à la puissance limitée

La Surface Laptop fait partie de la gamme Copilot+, donc des nouveaux ordinateurs qui veulent mettre l’IA en avant. Comme toutes les premières machines certifiées, elle dispose d’un processeur ARM Qualcomm. Ici, nous avons donc un Snapdragon X Elite (X1E-80-100, 12 cœurs, fréquence max à 3,4 Ghz), épaulé par 32 Go de RAM. Pourquoi ce processeur ? Car il dispose d’un NPU assez puissant pour faire tourner l’IA en local, au détriment de la performance pure.

Il y a quelques jours, nous avons testé notre premier PC doté d’un Qualcomm Snapdragon X Elite : l’Asus Vivobook S15. Nous ne cachions pas notre déception à la vue de nos benchmarks, bien inférieurs à ce que proposent les processeurs équivalents chez Intel et AMD. Ici, c’est pareil, mais en pire.

Concrètement, le Surface Laptop reste un PC tout à fait utilisable et peut faire tourner des logiciels gourmands, comme pour du montage photo ou encore des feuilles de calculs, mais il est tout simplement moins performants qu’un PC avec un CPU Intel au même prix… au hasard, le Huawei MateBook X Pro qui le surclasse sur tous les points.

Et le NPU dans tout cela ? Oui, il est mis à contribution dans certaines applications, comme Photoshop, Photos ou encore Paint… mais pour le moment, les usages de l’IA en local sont encore très limités (génération d’images, effets sur la webcam), et ne représentent en rien une raison suffisante de craquer. Plus, les mêmes outils existent déjà en ligne. L’IA se démocratisera, mais est encore loin d’être indispensable pour opter pour un PC dédié. 

A lire aussi – C’est quoi un PC Copilot+ ? On vous explique pourquoi il ne faut pas en acheter un tout de suite

Le fait est que Microsoft a choisi de brider le processeur pour pallier la finesse de son Surface Laptop. Une décision qui permet au PC d’excellement bien gérer la chauffe et le bruit. Lorsqu’il est mis à rude épreuve, il reste frais et ne dépasse pas les 37 décibels. Dans une pièce silencieuse, c’est à peine si on entend un souffle. La chauffe, elle, n’est pas énorme et bien contenue sous le clavier.

Bien entendu, le Surface Laptop n’est pas un PC conçu pour le gaming. Toutefois, son GPU Adreno 741, à l’image des Arc de chez Intel, permet de donner un coup de pouce en matière de 3D. Lancer quelques jeux donne une bonne une idée de sa puissance réelle. En définition native et avec les graphismes réglés en moyen, nous avons par exemple atteint les 45 images par seconde sur le peu gourmand Zau. En revanche, c’est logiquement plus compliqué avec des titres plus exigeants. Homeworld 3 culmine à 20 FPS et Baldur’s Gate 3 à 12 FPS. En les réglant en 1080p et en mettant les graphismes au minimum, ils atteignent les 30 FPS (donc jouables). Il est toujours intéressant de tester les capacités graphiques des eGPU et les nouveaux processeurs, que ce soit chez Qualcomm, Intel ou AMD, se débrouillent plutôt bien en la matière. Cependant, Qualcomm reste un peu en retrait par rapport à ses deux rivaux.

Une autonomie monstrueuse

L’un des gros arguments des processeurs ARM, c’est l’autonomie. Si le Qualcomm Snapdragon X Elite connaît une déperdition au niveau de la puissance pure, c’est une autre histoire en termes de batterie, ici de 66 Wh. Ainsi, nous avons mesuré les 18 heures en lecture de vidéo (Edge, rétroéclairage désactivé, écran réglé à 200 cd/m²) avant que le PC ne s’éteigne. C’est énorme ! En utilisation plus classique, nous tombons à 17 heures. Là encore, c’est excellent. De fait, il est possible de partir pour un week-end sans s’encombrer du chargeur. Plus encore, en l'utilisant de manière sporadique en le laissant juste en veille, il n'y a besoin de le recharger qu'une fois par semaine. Un atout fort pour les adeptes d'ultra-mobilité qui n'ont pas forcément besoin de beaucoup de puissance.

Bref, les Qualcomm Snapdragon X Elite ne déçoivent pas sur l’autonomie. C’est d’ailleurs la grande promesse de l’architecture ARM et elle est largement tenue. Prometteur pour l’avenir de nos laptops.

Alors, on achète ?

Il reste la dernière question avant de conclure ce test : on achète ? Malheureusement, le Surface Laptop déçoit sur beaucoup de points. S'il présente bien avec son design, on remarque très rapidement les faiblesses, comme des finitions pas au niveau, un clavier raté et toujours la présence de l’abominable Surface Connect, avec lequel Microsoft s’entête.

Mais la vraie faiblesse du Surface Laptop 2024, c’est bien évidemment la présence de son processeur Qualcomm Snapdragon X Elite. Certes, il a un NPU intégré de 45 TOPS qui peut être utilisé pour des applications comme Paint, Photos ou Photoshop, mais l’intérêt reste limité. Pire, il est moins puissant qu’un processeur Intel Ultra 7 équivalent en termes de tarif. Et la certification Copilot+ ? Pour l’instant un bel enrobage marketing qui n’apporte aucune plus-value.

C’est un PC un peu fragile sur ses appuis qui ne convainc qu’à moitié. Pourtant, il a des qualités, comme un bon écran, un châssis agréable à l'oeil et surtout son autonomie monstrueuse, mais est-ce suffisant pour séduire ? Pas vraiment.

Microsoft Surface Laptop | Copilot+ PC | Ecran Tactile 15” | Snapdragon® X Elite | 16Go RAM | SSD 512Go| Dernier Modèle, 7ème Edition | Noir
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Notre Verdict

Le Surface Laptop 2024 de Microsoft dispose de qualités indéniables, comme un bel écran ou une autonomie monstrueuse. Toutefois, il traîne aussi de gros défauts, comme des finitions pas au niveau, un clavier peu agréable et une puissance en-deçà de la concurrence. Un ordinateur juste moyen qui ne convainc qu'à moitié malgré de bonnes intentions. Au même prix, on peut trouver mieux, bien mieux.

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