Test Vivo Y76 5G : une endurance de folie mais un prix un peu élevé
Trait d’union entre la série Y et la série V, le Y76 5G ne veut pas remplacer le Y72 dont il reprend pourtant une grande partie de la fiche technique. Vendu plus cher que ce dernier, le Y76 profite heureusement de quelques améliorations. Mais valent-elles le surcout ? Que vaut ce Y76 face à la concurrence ? Réponse dans ce test complet.
Le catalogue français de Vivo est constitué de trois gammes. Tout en haut, il y a la série X, avec, par exemple, le X51 et le X60 Pro que nous avons testés l’année dernière. C’est un smartphone fort sympathique, avec de vrais atouts au niveau de la photo et une plate-forme très bien équilibrée. Ce téléphone nous a beaucoup plu et reste une valeur sûre encore aujourd’hui.
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Il y a ensuite la série V, dont le premier représentant à arriver en France est le V21. Il sera suivi par le V23, annoncé officiellement en France fin mars, mais lancé en grande pompe dans quelques jours. La série V est une spécialiste des selfies et, dans une certaine mesure, des photos. Le V21 nous avait surpris, aussi bien avec ces autoportraits qu’avec les clichés réalisés par son capteur 64 mégapixels stabilisé.
Et enfin, il y a la gamme Y, qui couvre tous les segments de prix entre 100 et 400 euros, environ. L’un des modèles emblématiques de cette gamme est le Y70, le téléphone le plus vendu à ce jour dans le catalogue français de la marque. Il a depuis été remplacé par le Y72, sorti il y a un an. En 2022, Vivo lance en France le Y76. La marque affirme qu’il ne remplace pas le Y72, mais fait davantage la jonction entre la gamme Y et la gamme V.
Traduction : le Y76 est mieux équipé que le Y72 et il est également plus cher. Quelles sont les améliorations ? Quel est le rapport qualité-prix du Y76 ? Et surtout est-il un bon smartphone ? C’est ce que nous allons découvrir tout au long de ce test.
Notre test en vidéo du Vivo Y76 5G
Fiche technique
Vivo Y76 5G | |
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Ecran | 6,58" IPS 60 Hz 2408 x 1080 pixels (Full HD+) 401 pixels par pouce |
Chipset | MediaTek Dimensity 700 (7 nm) |
OS | Android 12 + Funtouch 12 |
RAM | 8 Go |
Stockage | 128 Go |
microSD | oui (microSDXC) |
Capteur principal | 50MP f/1.8 PDAF 2 MP f/2.4 (macro) 2 MP f/2.4 (calcul des distances) Vidéo 1080p @ 30 ips |
Capteur selfie | 16 MP f/2.0 |
Batterie | 4100 mAh Recharge 44W |
5G | Oui |
Audio | Haut-parleur mono Port jack 3,5 mm |
Biométrie | Scanner d’empreinte sur la tranche |
Résistance à l'eau | Non |
Prix et disponibilité
Le Y76 sera proposé au prix de vente conseillé de 349 euros en France. Il est donc beaucoup plus cher que le Y72 qui était proposé à son lancement à 319 euros (et que vous retrouvez aujourd’hui entre 249 et 269 euros selon les enseignes). 30 euros de différence, ce n’est pas anodin. D’autant que la justification ne se voit pas forcément sur la fiche technique : charge rapide plus puissante et nouveau capteur photo principal.
Avec un prix de 349 euros, le Y76 se positionne face au Redmi Note 11 Pro 5G que Xiaomi a récemment lancé et au Realme 9 Pro+ que nous avons eu l’occasion de tester. Ce dernier offre une plate-forme technique plus musclée, un écran AMOLED et une configuration photo plus complète. Nous verrons dans ce test, si le Y76 a de quoi tenir tête à ces deux adversaires.
Le Y76 est déjà en vente en Chine et sur les sites d’import. Et il sera officiellement disponible en France le 14 avril. Il sera proposé chez les enseignes habituelles, comme Boulanger, Fnac, Darty, RueDuCommerce, LDLC, Cdiscount, etc. Le Y76 profitera également d’une présence dans le catalogue de Bouygues Telecom. L’opérateur le proposera à un prix facial qui démarrera à 1 euro avec l’ouverture d’une nouvelle ligne (et d’un « remboursement » étalé sur 24 mois).
Dans la boîte, vous retrouvez un ensemble assez complet : une coque transparente en plastique souple, un chargeur, un câble USB type-C, ainsi qu’une paire d’écouteurs filaires avec télécommande déportée. Ce dernier accessoire se fait de plus en plus rare dans les boîtes des smartphones depuis l’abrogation de la loi sur les kits mains libres. Vivo affirme vouloir conserver les écouteurs dans les boîtes tant que la Chine les conserve aussi. Rendez-vous dans la partie audio de ce test pour connaitre les atouts de ce kit.
Design
Commençons ce test par notre habituel tour du propriétaire. À l’arrière, nous retrouvons un module photo placé dans le coin supérieur gauche. Le module est rectangulaire et orienté verticalement. La protubérance, assez prononcée, se divise en deux parties : une partie en bleue et une partie opaque (où se trouvent les objectifs photo). Ces deux « marches » d’escalier sont en verre minéral. Et les objectifs ne dépassent pas du module.
Toujours au dos du smartphone, la coque est en polycarbonate. Il s’agit d’un revêtement irisé qui change légèrement de couleur à la lumière. C’est élégant. C’est agréable au toucher. Ça ne glisse pas. Et surtout ça ne retient pas les traces de doigt. La coque est légèrement incurvée sur les côtés, pour rejoindre les tranches. Elle est légèrement travaillée au niveau des touches mécaniques sur la tranche de droite. Ces touches sont le contrôle du volume et la mise en marche du smartphone.
Ce dernier intègre le lecteur d’empreinte digitale, lequel est assez pratique : vous le touchez en soulevant votre téléphone et il se déverrouille presque instantanément. Sur la tranche inférieure, vous retrouvez le port USB type-C, le haut-parleur (mono), le micro principal et, bonne surprise, le port mini jack 3,5 mm. La tranche de droite est vierge. Et la tranche supérieure accueille le tiroir de la SIM et le micro secondaire pour la réduction de bruit active. Le contour du smartphone est, sans surprise, en polycarbonate. Contrairement au dos, le plastique profite d’une finition brillante assez classique.
Finissons ce tour du propriétaire avec la face avant : l’écran est totalement plat. Il est entouré par une protection noire presque invisible qui surplombe le cadre, laissant penser que la dalle est 2,5D. Mais ce n’est pas le cas. L’écouteur téléphonique est caché dans la bordure supérieure de ce cadre. Les bordures de l’écran sont assez fines, sauf celle qui souligne l’écran. Elle est plus épaisse. Les coins sont arrondis. Le capteur selfie est placé dans une encoche en forme de goutte d’eau assez réduite et discrète. Enfin, une protection d’écran est préinstallée.
Il s’agit donc d’une ergonomie fonctionnelle, sans artifice, assez classique. Ce smartphone aurait largement pu passer inaperçu dans les catalogues des marques chinoises de ces cinq dernières années, sans le module photo dont le design est relativement moderne.
Écran
Entrons maintenant dans les détails techniques de l’écran. Vivo reprend ici à l’identique la dalle du Y72. La taille est donc de 6,58 pouces. Une taille assez grande pour rendre son utilisation assez délicate avec une seule main. Mais cette dimension est très bien adaptée aux usages multimédias : du jeu, du surf sur Internet, des films et des séries.
La définition de l’écran est un classique Full HD+. 1080 pixels en largeur et 2408 pixels en hauteur. Vous obtenez donc une résolution très convenable de 401 pixels par pouce. Là encore, cette résolution est bien suffisante pour tous les usages possibles avec ce mobile. Que ce soit un peu de lecture, des vidéos, de la messagerie et de longues balades sur les réseaux sociaux.
La dalle est IPS. Si vous ne vous en doutiez pas, la présence d’une encoche et le positionnement du lecteur d’empreinte auraient dû être deux bons indices. Conséquence immédiate de cette nature LCD, l’écran du Y76 présente des taux de contraste qui ne sont pas infinis. Selon notre sonde, l’écran offre un taux de contraste compris entre 2700:1 et 3100:1. Vous voyez, surtout en soirée, que l’éclairage reste assez élevé, même en affichant une image totalement noire.
Il n’y a pas de taux de rafraichissement élevé ici. Nous sommes sur une dalle 60 Hz, sans fioriture. De même, pas de HDR10 ou de DCI-P3. En revanche, vous avez tout de même un peu de choix quant à la colorimétrie, puisque trois profils sont proposés. Standard, lequel est activé par défaut. Professionnel. Et Lumineux.
Le premier de ces modes est le plus intéressant. Il offre le meilleur équilibre entre contraste (3100:1), température (6790°), luminosité (478 nits) et respect des couleurs (Delta E moyen à 3,1). Le mode professionnel offre une meilleure colorimétrie, mais la luminosité est plus faible et la température beaucoup plus basse. Le mode Lumineux n’est pas forcément plus lumineux que le mode Standard, contrairement à ce qu’il pourrait faire croire. En revanche, Delta E moyen et température sont plus élevés.
L’écran du Y76 est donc correct, mais sans plus. Notez que vous avez un curseur qui vous permet de contrebalancer les écarts de température de la dalle (et adapter la colorimétrie en fonction de vos goûts). Nous sommes cependant légèrement déçus ici parce que la concurrence fait bien mieux pour un niveau de prix équivalent (voir plus agressif).
Interface
Une fois le smartphone allumé, vous accédez à Funtouch OS. Ici, il s’agit de la version 12 de la ROM customisée de Vivo. Sur notre unité de test, elle est basée sur Android 12, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Cela montre que Vivo respecte les utilisateurs de smartphones abordables.
Cependant, Vivo nous a prévenus que les exemplaires en vente dans le commerce pourraient être lancés sous Android 11. La mise à jour devrait être disponible au moment de l’activation du téléphone. La marque nous a également confirmé que le téléphone bénéficiera d’Android 13 et de trois ans de mise à jour de sécurité. Voilà qui est rassurant.
Il y a quelques nouveautés dans Funtouch 12. D’abord l’intégration d’un widget pour la lecture musicale qui monopolise très peu de place. C’est un widget extrêmement pratique. Autre nouveauté, le mode Ultra Jeu qui bénéficie d'un nouveau volet. Il comporte davantage de boutons et d’informations. Vous avez désormais des indicateurs qui affichent la charge CPU et GPU, ainsi que le niveau de la batterie et une estimation de l’autonomie restante. Ce nouveau volet est très pratique.
Funtouch 12 reprend les bases de Funtouch 11 que nous avions testé avec le X60 Pro et le V21. Nous retrouvons les deux écrans d’accueil, le tiroir d’application activé par défaut, le fil d’actualité et la zone de notification et de paramétrage rapide. Vous ne vous sentirez pas perdu si vous venez d’un autre téléphone sous Android. Vous retrouvez également les outils d’accessibilité que nous avons découverts précédemment. Le mode une main en faisant un petit geste latéral au milieu de l’écran. Les actions rapides sur écran éteint. Ou encore le fractionnement intelligent pour partager l’écran entre deux applications.
Vous retrouvez aussi les applications préinstallées additionnelles comme iManager qui permet d’optimiser le smartphone, Easyshare pour partager des fichiers avec un autre téléphone (pensez à mettre à jour l’application sur le Play Store français, car la version préinstallée ne fonctionne pas), ou encore Notes, une alternative à Google Keep qu’il n’est malheureusement pas possible de connecter à un service de stockage en ligne. Vous retrouvez aussi une application web qui reprend la boutique officielle Vivo.com et une application appelée « Commentaires » pour signaler facilement un problème. Côté applications commerciales tierces, la sélection est heureusement assez limitée : Facebook, TikTok, Joom, AliExpress, Booking.com et AutoDoc.
Performances
L’interface est agréable à utiliser et de nombreuses applications restent très fluides. En revanche, les jeux peinent à offrir une expérience qualitative. Pourquoi ? Parce que les performances ne sont évidemment pas au rendez-vous d’un tel usage. Regardons de plus près la plate-forme intégrée au Y76. Nous retrouvons ici le MediaTek Dimensity 700, un SOC octo-core milieu de gamme qui anime de nombreux smartphones 5G abordables. Le A56 d’Oppo, le Realme 8 5G, le Motorola Moto G50, le Poco M3 Pro, le Redmi Note 10 5G, le Galaxy A22 ainsi que plusieurs modèles de Vivo : Y33s, Y75, Y55 ou encore Y72.
Le Dimensity 700 est accompagné ici de 8 Go de mémoire vive auxquels s’ajoutent 4 Go de RAM virtuelle configurés par défaut. Les scores obtenus par ce téléphone sont assez faibles, comme vous pouvez le constater sur les visuels ci-contre. Il est battu à plate couture par de nombreux téléphones abordables, comme le OnePlus Nord CE 2, le Realme 9 Pro+ et parfois même par le Redmi Note 11. Ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle.
Jouer à des jeux gourmands n’est pas impossible avec ce téléphone. Mais il ne faut choisir que des applications optimisées pour un usage mobile, comme Genshin Impact par exemple. Ce dernier dispose de cinq niveaux de qualité des graphismes. Le jeu se positionne par défaut sur le plus faible. Et des ralentissements se font tout de même sentir. Les émulateurs, qui ne sont pas optimisés, sont clairement à proscrire afin d’éviter une expérience décevante.
Comme souvent, les plates-formes MediaTek n’offrent pas de belles performances, mais elles profitent d’une parfaite maitrise de la température et d’une stabilité quasi parfaite. La température ne monte jamais au-dessus des 35°C, même quand le SoC est sollicité pendant 20 minutes par un test graphique intense. Et les performances, certes limitées, ne baissent que de 0,5 % maximum pendant de longues sessions de jeu. Vous conservez la même puissance de bout en bout. Dommage qu’elle soit aussi limitée.
Autonomie
Autre point pour contrebalancer les mauvais résultats sur les benchmarks, l’autonomie. Le Dimensity 700 est un SoC qui n’est évidemment pas fait pour jouer à des jeux gourmands et compétitifs, comme Genshin Impact, mais qui offre une bonne fluidité pour tous les autres usages tout en étant très peu énergivore. Le smartphone, avec sa batterie de 4100 mAh (soit 900 mAh de moins que Y72), offre ainsi une autonomie très élevée.
Nous avons mesuré une autonomie en usage continue particulièrement élevée. Le benchmark PC Mark a vidé 80 % de la batterie en 19 heures et 13 minutes. Soit une autonomie théorique continue de 24 heures et 1 minute. Voilà qui promet une autonomie de 3 jours en usage classique (réseaux sociaux, messagerie, Internet, streaming) si vous utilisez votre mobile en moyenne 8 heures par jour.
Pour ceux qui persévèrent à vouloir jouer avec ce smartphone, il y a également une bonne nouvelle côté autonomie. Le stress test de 3D Mark nous indique avoir perdu 4 % de batterie seulement en 20 minutes de test. Soit une autonomie théorique de 8 heures et 20 minutes. Avec un jeu comme Genshin Impact, l’autonomie constatée est un peu moins élevée, mais tout de même assez haute : entre 5 heures et 6 heures 15 minutes selon la qualité des graphismes. Plus de 6 heures avec les graphismes par défaut. 5 heures avec les meilleurs.
Une fois la batterie totalement déchargée, vous devez passer par la case recharge. Le smartphone est compatible avec la charge rapide 44 watts. Ce n’est pas le 60 watts du Realme 9 Pro+, mais c’est tout de même mieux que le 33 watts du Redmi Note 11. Le chargeur qui est fourni dans la boîte est évidemment compatible avec la charge rapide du téléphone. Avec ce chargeur et le câble également présent, vous rechargez la batterie de 0 à 100 % en 58 minutes exactement. Un score très honorable pour un mobile sous la barre des 400 euros. Le Realme 9 Pro+ fait très légèrement mieux, mais pas de beaucoup.
Il n’y a pas d’outils d’entretien de la batterie dans Funtouch OS. Et c’est vraiment dommage. Certes, il y a un tableau de bord permettant de connaitre les applications les plus gourmandes et l’usage depuis la dernière charge complète. Mais ce n’est pas suffisant. Nous aimerions bien que la marque enrichisse cette partie avec, au moins, la protection de la batterie contre la surcharge.
Audio
Parlons maintenant audio. Le Y76 n’est pas le smartphone le mieux équipé dans ce domaine. Loin de là. Et même à ce niveau de prix. Une fois encore, il se fait rattraper, voire distancer, par des smartphones vendus moins de 350 euros. Et c’est dommage. Premier élément pour comprendre cela : il n’y a qu’un seul haut-parleur dans le Y76. Il n’y a pas de haut-parleur secondaire dans l’écouteur téléphonique. Le son est donc mono. Si la puissance est correcte, le niveau de détail est assez faible. Pour regarder des vidéos sur TikTok ou Instagram, c’est très bien. Pour profiter d’une bonne série sur Netflix, c’est un peu juste. En outre, situé sur la tranche, il est souvent obstrué par un doigt.
Deuxième élément, le Y76 n’offre pas de réglage audio fin, alors que certains smartphones vendus au même prix profitent du codec Dolby Atmos qui offre de nombreux avantages avec un casque compatible. C’est le cas du Realme 9 Pro+, encore lui. Sans Dolby Atmos, vous profitez d’une expérience très classique, voire simpliste. Seule fonction distinctive : l’adaptation du son en fonction de l’âge de l’utilisateur (ou des caractéristiques de son audition). Ce n’est pas nouveau. Ce n’est pas inédit. Mais ce n’est pas partout non plus.
Nous pourrions dire la même chose du port jack 3,5 mm : il n’est pas nouveau, mais il n’est plus partout non plus, même en entrée de gamme où il résiste mieux qu’en haut de gamme. Son intégration est ici très classique, aussi bien sur la qualité du son qu’il transporte que sur son emplacement, sur la tranche inférieure. Ce port n’a pas autant d’éclat que celui du ROG Phone 5, par exemple. Mais les amateurs de contenus audiovisuels et vidéoludiques apprécieront d’y brancher leur casque haut de gamme.
Les autres pourront l’utiliser pour y installer les écouteurs fournis dans la boîte. Car Vivo continue de fournir des kits mains libres avec ses smartphones. Une très bonne nouvelle. Ce kit est assez classique, avec une télécommande déportée avec micro intégré. Ce sont des écouteurs sans réduction de bruit passive, dont le port est agréable, même s’il est prolongé, et le rendu sonore est correct. Les mélomanes diront qu’ils sont insuffisants. Mais ils contenteront tous les autres.
Photo
Finissons ce test avec la photographie. Dans cette partie, le Y76 n’est pas le plus brillant des smartphones à moins de 400 euros. Ce titre revient au Realme 9 Pro+. La marque alternative d’Oppo a en effet fourni des efforts considérables en photographie cette année. Il y a un an, nous n’aurions pas pu dire qu’un smartphone Realme faisait de très bonnes photos. Avec le Realme 9 Pro+ et le Realme GT 2 Pro, c’est enfin le cas. À un prix identique, le Y76 est loin de pouvoir rivaliser avec lui.
Pourquoi ? Pour deux raisons. D’abord parce que la configuration du Realme 9 Pro+ est bien plus riche. Il y a certes trois capteurs photo, comme avec le Y76. Mais il y a un capteur principal touche-à-tout, un capteur avec objectif ultra grand-angle et un capteur macro dispensable. Ensuite parce que le capteur principal du Realme 9 Pro+ est largement plus qualitatif : il s’agit d’un IMX766, le fameux capteur que nous aimons tant dans le Find X3 Pro et le Find X5 Pro d’Oppo. Et son objectif est stabilisé.
Ici, ce n’est pas le cas. Voyons la configuration en détail :
- Principal : 50 mégapixels, objectif ouvrant à f/1.8, autofocus à détection de phase
- Macro : capteur 2 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4
- Calcul des distances : capteur 2 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.4
- Selfie : capteur 16 mégapixels, objectif ouvrant à f/2.0
Donc, à l’arrière, seul le capteur principal est vraiment utile. Il n’y a ni objectif ultra grand-angle, ni zoom optique, ni stabilisateur optique. Il y a certes un capteur pour le calcul des distances pour le mode portrait. Mais nous savons aujourd’hui qu’un tel capteur peut être remplacé (par un objectif ultra grand-angle, par exemple), ou même supprimé à l’aide de l’intelligence artificielle (comme avec l'iPhone SE 5G). De même pour le capteur macro : il peut être remplacé par un module ultra grand-angle à condition qu’il soit équipé d’un autofocus. Tout cela ressemble donc beaucoup à des arguments marketing et non d’usage.
Voyons le résultat d’un peu plus près, en commençant par le capteur principal, le touche-à-tout commis d’office du Y76. De jour et en mode automatique, il réalise de belles photos, avec de l’équilibre, du contraste et du piqué. Le HDR n’est pas trop prononcé. Les couleurs sont vives tout en restant fidèles à la réalité. Les clichés auraient pu être plus lumineux. Mais, globalement, c’est très satisfaisant.
Les contre-jours sont corrects, mais un peu sombres. De nombreux détails échappent au capteur. Et l’autofocus est assez rapide, même avec les sujets en mouvement comme des voitures ou des personnes. Le capteur réalise des clichés en 12,5 mégapixels par défaut, mais il peut monter à 50 mégapixels en choisissant le mode Ultra HD. Vous gagnez en détail, bien sûr, mais pas forcément en netteté.
En soirée, la chanson n’est pas la même. Le capteur principal offre des résultats corrects, avec ou sans mode nuit. La différence entre les deux n’est pas toujours flagrante. Pour les différencier, c’est simple : les clichés réalisés avec le mode nuit ont un voile lumineux de la couleur de l’éclairage ambiant. Et le résultat est moins naturel. Vous pouvez le constater avec les photos du pont, ci-dessus. En revanche, les sources de lumière (néon, lampadaire, enseigne) sont bien gérées.
Quand le sujet est près, le capteur ne gère pas toujours bien la luminosité. En mode automatique, le cliché est généralement net avec des textures naturelles. Mais le résultat est plus sombre. En mode nuit, le cliché est beaucoup plus lumineux, avec des détails souvent plus visibles, mais le coprocesseur d'image se laisse déborder et la photo est surexposée.
Le capteur principal est chargé des portraits et des zooms. Les premiers sont assez bien gérés, de jour ou de nuit, avec un détourage plutôt précis et un bon effet bokeh qui, par défaut, est très léger. Conséquence, le sujet ne ressort pas tant que cela. Globalement, les portraits ne sont pas mauvais, mais ils ne sont pas meilleurs qu’avec des modules photo dotés d’un seul capteur, comme l’iPhone SE 5G. L’intelligence artificielle est largement capable de faire aussi bien. L’apport du capteur pour calculer les distances n’est pas flagrant.
Côté zoom, le Y76 offre un rapport qui monte jusqu’à 10x, sans grande surprise. De jour, le résultat reste bon jusqu’à 2x. Dès le rapport 5x, le bruit s’installe et altère les textures et les détails. À 10x, vous arrivez difficilement à distinguer certains détails. En soirée, les problèmes s’accumulent. Un capteur un peu sombre. Une perte de netteté. Pas de stabilisation optique. Bref, les résultats sont moyens. Les meilleurs clichés ont été réalisés en mode nuit avec le rapport 2x. N’essayez pas de monter plus haut.
Le capteur macro est comme bien d’autres congénères : peu de détails, une netteté difficile à obtenir, une luminosité pas si bien gérée et des couleurs pas toujours respectées. Le jour, c’est un capteur qui peut avoir son utilité dans certaines situations. La nuit, ce n’est pas le cas. Les textures sont lissées et manquent de naturel. Et les couleurs bavent les unes sur les autres. Ce n’est pas très qualitatif.
Finissons ce tour d’horizon avec les selfies. De jour, les autoportraits sont plutôt bons, avec des couleurs naturelles et une bonne gestion de la lumière. Pour une photo en 16 mégapixels, le niveau de détails aurait pu être plus haut : le grain n’est pas très fin. De nuit, c’est encore plus flagrant, avec des textures qui perdent en naturel. Le capteur selfie est compatible mode portrait, avec les mêmes avantages et inconvénients vus précédemment, au niveau du détourage et du bokeh. Les selfies sont une autre preuve que le capteur secondaire du Y76 est dispensable. Notez enfin que les outils d’embellissement sont activés par défaut ici, notamment le lissage de la peau.
Parmi les petites touches amusantes, vous retrouvez un mode similaire aux Live Photos d’Apple. Ce mode capture une photo et une vidéo de trois secondes. Le gestionnaire de photo de Funtouch OS gère les deux éléments ensemble. Mais si vous exportez la photo, vous aurez deux fichiers distincts : la photo d’une part et la vidéo de l’autre. En parlant justement de vidéo, le Y76 5G est incompatible avec la définition 4K en captation, alors que le Y72 en est capable. Dommage.
Conclusion
Avec un prix en hausse, le Y76 n’offre pas le même rapport qualité-prix que la concurrence. Il a certes des qualités, notamment au niveau autonomie et recharge. Mais il présente des défauts prononcés, même pour un modèle positionné sous la barre des 400 euros. Face au Realme 9 Pro+, vendu au même prix, le Y76 souffre de la comparaison. Que ce soit en termes de puissance, d’écran, de photo ou encore d’audio, même si nous apprécions la présence des écouteurs.
Et même par rapport au Y72, nous avons des difficultés à trouver les justifications de l’augmentation tarifaire. La charge est plus rapide, mais la batterie est plus petite. Le capteur principal est plus grand et lumineux, mais le capteur ultra grand-angle a disparu, au profit d’un module largement dispensable pour calculer les distances. Ce Y76 est donc une moins bonne affaire que son petit frère. Espérons que les futurs modèles de la gamme Y soient un peu plus incisifs au niveau tarifaire et technologique.
Pas mauvais dans l'absolu, le Y76 5G souffre surtout de la comparaison avec certains concurrents, dont le Realme 9 Pro+. Si nous pouvons lui pardonner sa plate-forme peu puissante parce qu'elle est peu énergivore, la qualité de son écran et sa proposition photographique sont plus difficiles à accepter. Sa vraie force reste son autonomie très élevée et son expérience de recharge assez qualitative pour un smartphone vendu sous la barre des 400 euros.
- Son autonomie de folie
- Sa recharge plutôt rapide pour ce niveau de prix
- Son capteur photo principal assez efficace
- Funtouch OS, une bonne interface sous Android 12
- Les accessoires inclus dans la boîte dont les écouteurs
- Le port jack 3,5 mm
- Son écran IPS pas si qualitatif
- Des performances très moyennes
- Un haut-parleur mono qui se sent seul
- Deux capteurs photo sur quatre dispensables
- Un rapport qualité-prix pas assez incisif, même face au Y72