Test du Xiaomi Mi 10 Pro 5G : le diable est dans les détails
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Après une annonce repoussée pour cause de coronavirus, Xiaomi a finalement lancé ses Mi 10 et Mi 10 Pro. Le modèle le plus premium est aussi le plus cher. Proposé à 1000 euros, il rejoint le club des “SMIC-phones”. Mais est-il à la hauteur de ses rivaux ? Réponse dans notre test complet.
Alors qu’Apple s’attaque au marché des smartphones abordables avec l’iPhone SE 2020, les constructeurs chinois s’aventurent dans le monde des “SMIC-phones”. Peu avant OnePlus et sa nouvelle gamme de OnePlus 8, Xiaomi dévoilait les Mi 10 et Mi 10 Pro, ses deux nouveaux smartphones haut de gamme.
Avec ces deux modèles, le constructeur signe la fin d’une ère. Les modèles haut de gamme à l’excellent rapport qualité-prix, c’est terminé. Xiaomi se frotte désormais à Apple, Samsung, Google ou encore Huawei. D’ailleurs, le chinois semble vouloir chiper la place de son compatriote pris en étau dans le conflit géopolitique opposant les États-Unis et la Chine.
Mais n’est pas Huawei, Samsung ou Apple qui veut. Pour se faire une place au soleil, un très bon smartphone ne suffit pas. Il doit être excellent à tous les niveaux, particulièrement en photo. Jusqu’à maintenant (et malgré beaucoup d’efforts) Xiaomi n’a pas vraiment réussi à s’imposer comme une référence de la photographie. Ses smartphones les plus réussis étaient bons, mais pas excellents. Qu’en est-il de ce Mi 10 Pro ? A-t-il sa place à la table des grands ? Verdict après plusieurs semaines de test.
Prix et date de sortie du Mi 10 Pro
Le Mi 10 Pro est disponible depuis le 7 avril 2020 en France. Comme OnePlus, Xiaomi a considérablement augmenté ses prix cette année, sous couvert de la 5G. Ainsi, le Mi 10 Pro est proposé à partir de 999,90 euros (8 Go de RAM, 256 Go de stockage) en deux coloris : blanc alpin et gris solstice.
Avec de tels tarifs, Xiaomi rejoint donc le club des constructeurs de smartphones ultra-premium. Comme OnePlus, il s’invite à la table des grands avec le risque de décevoir ses fans. Car le credo de la marque a toujours été de proposer des smartphones au meilleur rapport qualité-prix possible.
Design : Xiaomi change (presque) tout
Pour trancher avec ses modèles précédents, Xiaomi fait table rase du passé. Le Mi 10 Pro n’a plus rien à voir avec son prédécesseur. Plus imposant et arrondi, il se distingue d’abord par sa face avant. Comme OnePlus et Samsung, Xiaomi opte pour une dalle incurvée avec les avantages (design premium) et inconvénients (touches involontaires) que cela comporte. Enfin, pas tout à fait. Pour éviter les mauvaises manipulations, le logiciel désactive automatiquement la reconnaissance tactile sur les bordures. Mieux, Xiaomi autorise un ajustement de la zone (défaut, petite zone, grande zone).
Les plus tatillons observeront que la dalle est entourée de bordures noires (3,5 mm en haut, 5 mm en bas, 2 mm sur les côtés). Si pour certains cela n’est qu’un détail, d’autres remarqueront une dissymétrie. Pour 1000 euros, on aurait aimé un travail plus précis, à l’image de ce que propose Samsung, pour ne pas le citer.
Xiaomi troque l’encoche contre (oh surprise !) un poinçon positionné (oh surprise !) dans le coin supérieur gauche. Discret (4 mm de diamètre), il se fait rapidement oublier même pour les usages multimédias.
À l’arrière, le Mi 10 Pro est recouvert d’une coque en verre mat aujourd’hui très apprécié par les utilisateurs. Au-delà de toute considération esthétique, ce matériau présente l’avantage de (beaucoup) moins marquer les traces de doigts. Légèrement bombé, le dos du smartphone est très confortable en main malgré un léger embonpoint. Comme la plupart de ses concurrents directs, le Mi 10 Pro pèse plus de 200 grammes (208 g pour être exact).
En revanche, Xiaomi se distingue en ne cédant pas à la tendance des énormes modules photo rectangles. Le constructeur opte pour une disposition plus classique : ses quatre capteurs sont placés dans le coin supérieur gauche à la verticale. Ce choix mérite de le distinguer de ses rivaux, mais présente un petit inconvénient : l’objectif ultra grand-angle se retrouve presque au milieu du dos, aussi il n’est pas rare d’obstruer le capteur avec nos doigts lors d’un shooting.
Pour le reste, le Mi 10 Pro embarque un USB-C, un slot nano-SIM et un haut-parleur sur la tranche inférieure. Les boutons d’alimentation et de volume sont disposés sur la bordure droite. Cerise sur le gâteau, Xiaomi a eu la bonne idée d’intégrer un second haut-parleur sur la tranche supérieure pour délivrer un vrai son stéréo (voir partie audio).
Le Mi 10 Pro a-t-il sa place parmi les smartphones les plus élégants du marché ? Oui et non. Oui, par le choix des matériaux, par ses lignes élégantes et sa très bonne prise en main. Néanmoins, Xiaomi pêche par le niveau de finitions. D’abord, l’écran aurait mérité une meilleure intégration. Mais surtout, le Mi 10 Pro n’est pas certifié étanche. Un vrai manque pour un smartphone à 1000 euros.
Écran : 90 Hz de plaisir
Pour s’inviter à la table des grands, un écran de grande qualité est désormais obligatoire. Xiaomi met donc les petits plats dans les grands en intégrant une dalle Super AMOLED avec définition Full HD+ (2240 x 1080 pixels). Il suit la tendance des écrans toujours plus grands (6,67 pouces) et plus fluides (taux de rafraîchissement de 90 Hz).
L’écran du Mi 10 Pro se distingue par une excellente luminosité et des noirs profonds (merci l’AMOLED). Par défaut, les couleurs tirent légèrement vers le bleu, mais Xiaomi propose une flopée de paramètres d’affichage permettant de rééquilibrer la colorimétrie, la température ou la balance des blancs.
En prime, vous pourrez choisir entre différents modes d’affichage : amélioré (plus large gamme de couleurs), original, P3 ou sRGB. Vous trouverez dans chaque mode une bonne dizaine de variables d’ajustement permettant d’obtenir un résultat aux petits oignons.
On pourrait chipoter et regretter l’absence de taux de rafraîchissement de 120 Hz ou de définition QHD. Mais l’écran du Mi 10 Pro est tellement réussi et agréable à utiliser que nous lui pardonnons volontiers ces (tous) petits manques.
Performances et logiciel
Comme chaque année, Xiaomi arme son modèle le plus haut de gamme de composants dernier cri. Le constructeur continue de s’associer à Qualcomm et intègre la puce Snapdragon 865. Associée à 8 Go de RAM LPDDR5 et 256 Go de stockage UFS 3.0 (non extensible), elle s’impose comme la puce la plus puissante du marché aux côtés de l’A13 Bionic d’Apple. L’Exynos 990 de Samsung et la Kirin 990 de Huawei restent un cran en dessous.
Si cet arsenal permet au Mi 10 Pro de briller sur les benchmarks (devant les derniers Galaxy S20 et P40 Pro), il autorise surtout une utilisation rapide et fluide dans toutes les situations. Les jeux les plus exigeants (Fortnite, PUBG, Call of Duty) tournent avec les configurations graphiques les plus avancées. Nous n’avons constaté aucun bug, ralentissement ou freeze durant nos heures de gaming. Tout juste avons-nous observé une légère surchauffe lors de sessions prolongées, mais rien qui ne puisse gâcher notre plaisir. Doit-on préciser que le Mi 10 Pro saura vous accompagner durant vos longues heures de travail ? Notons enfin que le dernier né de Xiaomi est compatible 5G et WiFi 6.
MIUI 11 : à peaufiner
L’identité chinoise de Xiaomi s’est longtemps ressentie dans son interface logicielle. Mais MIUI 11 (basé sur Android 10) illustre la capacité d’adaptation du constructeur face aux habitudes des consommateurs européens. Les petits soucis de traduction et publicités intempestives sont désormais de l’histoire ancienne.
Enfin, presque. Lors du téléchargement d’une application, MIUI 11 continue de passer le programme dans son filtre de vérification et en profite pour suggérer d’autres applis qui « pourraient vous intéresser ». Heureusement, un petit tour dans les paramètres permet de se débarrasser du problème.
En revanche, le tiroir d’applications fait toujours partie des abonnés absents et aucun bidouillage ne pourra y remédier. MIUI 11 était pourtant censé proposer cette fonctionnalité si chère à de nombreux utilisateurs d’Android. Au premier lancement, il faut donc prendre le temps de classer chaque application dans des dossiers pour éviter un gloubiboulga d’apps sur la page d’accueil. Installer un launcher alternatif (ce que nous n’avons pas fait pour les besoins de ce test) est aussi une solution intéressante.
Hormis ces quelques défauts, MIUI 11 reste une interface très agréable à utiliser. Les animations fluides et la charte graphique tout en arrondis lui confèrent une certaine élégance. MIUI 11 intègre en prime une multitude de paramètres de personnalisation. Quelques petits ajustements lui permettraient de se frotter aux références du marché (OnePlus avec Oxygen OS ou Samsung avec One UI), mais le travail accompli par Xiaomi en si peu de temps reste remarquable.
Côté sécurité, le Mi 10 Pro intègre le duo reconnaissance faciale / lecteur d’empreintes sous le verre de l’écran. La première méthode se révèle particulièrement rapide, mais reste moins sûre puisqu’elle ne repose que sur une reconnaissance 2D du capteur frontal. La seconde est plus capricieuse, mais assure un niveau de sécurité supérieur.
Autonomie correcte, recharge ultrarapide
Bien qu’il soit plus imposant que le Mi 10, le modèle Pro intègre une batterie plus petite (4500 mAh contre 4780 mAh). Ceci s’explique sans doute par l’intégration d’un deuxième haut-parleur (voir notre paragraphe sur l’audio). Sans impressionner, le Mi 10 Pro se révèle assez endurant pour assurer une utilisation polyvalente d’une journée et demie. Il se classe ainsi dans la moyenne haute sans toutefois atteindre les excellentes performances du OnePlus 8 Pro ou de l’iPhone 11 Pro.
Xiaomi était semble-t-il conscient des limites imposées par l’intégration d’un écran 90 Hz et de composants énergivores. Pour contourner le problème, le constructeur propose donc un système de recharge rapide. Que dis-je, ultrarapide.
Le chinois fournit un chargeur de 65 W (même si le smartphone plafonne à 50 W) qui recharge le Mi 10 Pro de 10 à 100% en moins de 45 minutes. Nous avons même franchi la barre des 80% après seulement 30 minutes de recharge. Comptez une dizaine de minutes pour atteindre les 50%, soit le temps d’une petite douche. Impressionnant.
Non content de proposer l’un des systèmes de recharge les plus rapides du marché, Xiaomi intègre la recharge sans fil (30 W) et inversée (5 W). Difficile de faire mieux à l’heure actuelle. Enfin, en attendant le système « révolutionnaire » d’Oppo.
Le meilleur en audio
Si on déplore souvent l’absence de créativité des constructeurs dans le développement de la partie audio, on ne pourra pas faire ce reproche à Xiaomi. Le constructeur se distingue de tous ses rivaux en intégrant trois sorties audio, une pour les conversations téléphoniques, une sur la tranche inférieure et une sur la bordure supérieure.
Cette disposition permet au Mi 10 Pro de délivrer un son stéréo à la fois puissant et parfaitement équilibré (pour un smartphone). Immersion garantie, d’autant que Xiaomi a optimisé son logiciel pour s’adapter à l’orientation du smartphone. Lorsque vous passez du mode portrait au mode paysage, la diffusion du son s’adapte pour conserver une qualité optimale. Bravo.
Comme presque tous ses concurrents, le Mi 10 Pro n’intègre pas de jack 3,5 mm, mais un USB-C. En revanche, Xiaomi fournit bien un adaptateur jack/USB-C dans la boîte. On saluerait presque cette attention, Apple, Samsung, Huawei et même OnePlus jouant les économies de bout de chandelle en ne le fournissant plus.
Vous pourrez donc connecter n’importe quel casque filaire à votre Mi 10 Pro avec une expérience audio complète. En effet, MIUI 11 regorge de paramètres de personnalisation du son. On peut indiquer le type de contenu écouté (musique, vidéo ou voix) et ajuster un égaliseur complet (7 bandes) avec dix préréglages (rock, jazz, pop, métal, dance, classique, hip-hop, blues, electronic, country, dance, métal). Pour les détenteurs d’écouteurs Xiaomi, il est également possible d’indiquer quel modèle vous utilisez.
Seul (petit) regret, ces paramètres ne sont pas disponibles avec des casques sans fil. On profitera quand même d’une excellente expérience puisque au delà de sa compatibilité Bluetooth 5.1, le Mi 10 Pro prend en charge les codecs AAC, aptX, aptX HD, aptX Adaptive, LDAC, SBC, TWS+ audio et LHDC. De quoi se faire plaisir donc.
Appareil photo : du très bon et du moins bon
Comme OnePlus, Xiaomi doit justifier la hausse spectaculaire de ses prix par une qualité photo irréprochable. Par irréprochable, on entend polyvalent et capable de sortir de bons clichés même en basse lumière. Si OnePlus ne remplit pas tout à fait le contrat, qu’en est-il de ce Mi 10 Pro ? Regardons de plus près l’arsenal photographique dont il dispose :
- un objectif grand-angle : f/1,7 ; capteur Samsung ISOCELL Bright HMX de 108 mpxls (1/1,33’’ ; photosite de 0,8 µm) ; PDAF ; Autofocus laser ; stabilisation optique
- un téléobjectif (zoom hybride x10) : f/2 ; capteur de 8 mpxls (1/2,55’’ ; photosite de 1 µm) ; dual pixel PDAF
- un téléobjectif (zoom optique x2) : f/2 ; capteur de 12 mpxls (1/2,55’’ ; photosite de 1,4 µm) ; dual pixel PDAF
- un objectif ultra grand-angle : 13 mm f/2,2 ; capteur de 20 mpxls
Avant d’entrer dans le vif du sujet, parlons un tout petit peu technique (si cela ne vous intéresse pas, vous pouvez directement passer à la partie suivante). Xiaomi opte pour le même objectif grand-angle que celui du Mi Note 10. Il permet donc de shooter soit en 108 mégapixels soit en 25 mégapixels grâce au pixel bining (quatre photosites n’en forment plus qu’un pour capter plus de lumière).
« Mais 108 divisé par 4 ne font pas 25 » direz-vous. Excellente observation. En réalité, le pixel bining à lui seul permet d’obtenir des clichés de 27 mégapixels. Les ingénieurs ont donc choisi de cropper légèrement l’image pour obtenir des photos de 25 mégapixels. Élémentaire mon cher Watson.
On observe également que Xiaomi intègre deux téléobjectifs. Le premier (capteur de 12 mégapixels) est utilisé pour les zoom x2 (stabilisation optique) à x3,6. Au-delà l’autre téléobjectif (capteur de 8 mégapixels) prend le relai. Grâce à sa stabilisation, il permet de shooter des photos en zoom x10 plutôt corrects.
Enfin, les aficionados de la marque auront remarqué que l’objectif macro, présent sur le Mi Note 10, a disparu. Xiaomi fait tout l’inverse de OnePlus et ce choix se révèle bien plus malin. Car l’objectif ultra grand-angle autorise une mise au point à 2,5 cm de distance. On obtient donc des photos en macro sans objectif dédié, avec des résultats tout aussi concluants, voire meilleurs.
Excellent de jour…
Dans de bonnes conditions de lumière, le Mi 10 Pro s’impose comme un excellent photophone. Du piqué aux contrastes en passant par la colorimétrie, tout est très bien équilibré. La différence entre les photos shootées en 108 mégapixels ne saute pas yeux, on déconseille même ce mode de prise de vue lorsque la lumière vient à manquer (plus de bruit et de grain).
Les deux téléobjectifs se montrent également très performants (excellent piqué) même si Xiaomi peine à conserver un même niveau de contraste entre les différents modes. Plus on zoome, plus les contrastes sont marqués. Ce défaut est encore plus flagrant sur les photos shootées avec l’objectif ultra grand-angle. Si Xiaomi maîtrise la distorsion, le piqué en prend un coup et les différences de contrastes sautent aux yeux. Rien de rédhibitoire dans la mesure où une mise à jour peut corriger tout cela. Mais à ce petit jeu Apple, Huawei et Google font beaucoup mieux.
Le Mi 10 Pro intègre bien évidemment un mode portrait. Le constructeur utilise le téléobjectif avec capteur de 12 mégapixels et les résultats se révèlent convaincants. Le détourage est précis et le bokeh suffisamment naturel pour bien faire illusion. Notons que Xiaomi autorise un ajustement du flou d’arrière-plan en post-traitement.
Attention tout de même à l’angle de prise de vue, le Mi 10 Pro n’aimant pas du tout les contre-jours. Dans cette situation, le traitement numérique donne la priorité à l’arrière-plan et oublie complètement le sujet. On obtient alors des portraits très sombres avec un arrière-plan très lumineux.
… correct de nuit
Malgré quelques petits défauts, le Mi 10 Pro se montre donc tout aussi polyvalent que ses concurrents. Mais pour gagner sa place parmi les grands, un smartphone se doit de capturer de bons clichés en basse lumière. Mission accomplie ? Dans l'ensemble, c'est plutôt “pas mal”.
Si le P40 Pro, le Galaxy S20 Ultra ou le Pixel 4 restent un cran au-dessus, le Mi 10 Pro parvient à se distinguer grâce à un mode nuit particulièrement efficace. Vous l’observerez vous-même sur les photos ci-dessous, la différence avec un cliché sans mode nuit est flagrante. Cette pirouette logicielle permet d’obtenir des photos lumineuses avec un très bon piqué. La correction du bruit et du grain est elle aussi très efficace.
Cependant, les choses se gâtent dès que l’on bascule sur les objectifs secondaires. Impossible d’obtenir des clichés convaincants avec l’ultra grand-angle. Oubliez aussi les zooms lorsque la lumière manque, les clichés ne seront pas exploitables. On pardonne néanmoins ce défaut que l’on retrouve chez la plupart de ses rivaux (certes dans une moindre mesure) à l’exception peut-être du P40 Pro et du Pixel 4.
Capteur frontal : RAS
À l’avant, le Mi 10 Pro embarque un capteur de 20 mégapixels (1/3’’ ; photosite de 0,9 µm) avec objectif grand-angle (ouverture f/2). Dans l’ensemble, les selfies se révèlent plutôt bons avec un piqué correct, une colorimétrie et des contrastes maîtrisés. On notera que contrairement au capteur principal, il s’adapte parfaitement à tous les environnements, y compris les contre-jours. Le mode autoportrait (100% logiciel) est aussi très bon avec un détourage précis et un bokeh bien équilibré.
En vidéo : des choix étonnants
Comme Samsung, Xiaomi transforme son Mi 10 Pro en petite caméra 8K (à 30 im/s). Néanmoins, on ne l’utilisera que très rarement (voire jamais) pour trois raisons. D’abord parce que les écrans 8K ne sont pas encore disponibles sur le marché (ou alors en quantité infinitésimale), parce que les fichiers sont très lourds, mais surtout parce que ce mode de prise de vue n’est pas stabilisé.
En réalité, pour profiter d’une stabilisation il faudra se contenter d’une image en 1080p à 30 im/s. Le tournage en 4K à 30 ou 60 im/s se fera donc lui aussi sans stabilisation. On aurait préféré que Xiaomi se passe de 8K et soigne cette partie de la caméra. Car c’est bien sur ce point que se distinguent les références du marché (iPhone 11 Pro, Galaxy S20 Ultra). Dommage. La caméra avant, elle, autorise un tournage jusqu’en 1080p à 30 im/s.
Notons que Xiaomi apporte une touche d’originalité en proposant un mode Vlog très bien pensé. À partir d’un preset, on tourne quelques courtes séquences qui s’imbriqueront ensuite automatiquement les unes aux autres. Les transitions se synchronisent avec la musique. Bien vu.
En proposant son Mi 10 Pro à 1000 euros, Xiaomi (réputé pour ses smartphones à l’excellent rapport qualité-prix) prenait un très gros risque. Mais si le résultat est à la hauteur, pourquoi pas ? Huawei l’a fait par le passé et cette stratégie a fonctionné. Oui, mais voilà, Huawei a pris son temps. Le temps de l’échec, des remises en question, des doutes, des ajustements.
En augmentant ses tarifs aussi brusquement, Xiaomi n’avait pas droit à l’erreur. Malheureusement, il en commet quelques-unes. L’absence de certification d’étanchéité, les finitions pas tout à fait irréprochables, un appareil photo encore perfectible ou un logiciel sans tiroir d’applications sont autant de détails qui ne permettent pas au Mi 10 Pro de se hisser au rang d’un iPhone 11 Pro, d’un Galaxy S20 Ultra ou d’un P40 Pro.
Ne vous méprenez pas, le Mi 10 Pro n’est pas un mauvais smartphone, bien au contraire. Son écran est magnifique, il est performant, endurant, dispose d’un système de recharge ultrarapide et surclasse ses concurrents sur la partie audio. Mais les précédents modèles haut de gamme de Xiaomi avaient les mêmes atouts, pour un prix bien plus abordable. À notre grand regret, il manque toujours au Mi 10 Pro ce petit supplément d’âme qui aurait potentiellement justifié le montant de la facture.
- Design élégant
- Écran magnifique
- Performances de haut vol
- Bonne autonomie
- Recharge ultrarapide
- Qualité photo dans de bonnes conditions de lumière
- Le meilleur en audio
- Finitions à peaufiner
- Appareil photo encore perfectible (surtout en basse lumière)
- Pas de certification d’étanchéité
- Stabilisation vidéo limitée au 1080 p à 30 im/s
- Logiciel à peaufiner (tiroir d’applications)
- Prix trop élevé