Test du Xiaomi Mi A3 : séduisante entrée en matière

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 Le Mi A3, tout comme ses prédécesseurs, embarque Android One, la version « pure » de l’OS de Google pour le plus grand bonheur des allergiques à MIUI, le lanceur made in Xiaomi. Cette absence d’interface maison n’est heureusement pas la seule originalité du Mi A3. Cela suffit-il à en faire le smartphone que tout le monde va s’arracher, celui qui ringardisera la concurrence sur le segment 250 – 300 euros ? Pour le savoir, lisez notre test !

La stratégie de Xiaomi en matière de smartphones est simple : la marque inonde le marché avec un flot continu de modèles et regarde comment cela se passe. Et quand nous parlons d’inondation, cela tient de l’euphémisme. Au moment où ces lignes sont écrites, on dénombre très exactement 24 modèles, en incluant le Pocophone. Certains d’entre eux sont déclinés en sous-versions proposant différentes capacités de stockage et de couleurs. Bref, le catalogue de l’été 2019 flirte avec 80 références. Manifestement, cette stratégie est payante puisque le constructeur revendique 170 millions d’utilisateurs actifs de MIUI sur la planète, dont un million en France.

Pour en finir avec les chiffres, précisons que d’après l’étude Canalys Estimates, Smartphones Analysis réalisée en mai 2019 par l’institut Canalys (et citée par Xiaomi), les smartphones Mi A1, A2 et A2 Lite sont les appareils Android One les plus vendus en France.

 

Prix et date de sortie

Le Mi A3 sera disponible en France dès le 25 juillet en exclusivité dans les Mi Store ainsi qu’à la FNAC/Darty au prix de 249 € pour le modèle 64 Go et 279 € en version 128 Go. Il sera commercialisé à partir du 1er août dans l’ensemble du réseau. À noter qu’une remise de 20 euros sera consentie par la FNAC et par Darty sous certaines conditions (non dévoilées pour l’instant) pendant la première semaine d’exclusivité.

Fiche technique

Fiche technique du Xiaomi Mi A3
Dimensions153,5 x 71,9 x 8,5 mm
Poids173,8 g
EcranAmoled à encoche goutte; 6,088"; format 19,5:9 ; Rapport de contraste : 60000:1 (min)
Définition1560 x 720 pxls, densité de 286 ppp
SoCQualcomm Snapdragon 665
CPU Octa-core Kryo 260, jusqu'à 2,0 GHz
GPU Adreno™ 610
Procédé de fabrication FinFET 11 nm
RAM4 Go
Caméra dorsalePrimaire (grand-angle) : 48 Mpxls (1/2'' ; photosites 0,8 µm) ; f/1,8 ; Autofocus à détection de phase
Secondaire (ultra grand-angle) : 8 Mpxls, (photosites 1,12 µm) ; f/2,2
Profondeur de champ : 2 Mpxls ; f/2,4
Caméra frontale 32 Mpxls ; f/2 ; photosites 0,8 µm
OSAndroid One 9
Stockage 64 / 128 Go
Micro SDOui
AudioJack 3,5 mm ; Bluetooth aptX
ConnectivitéUSB-C, Bluetooth 5.0, GPS, dual-band Wi-Fi 802.11ac
Bandes réseau GSM : B2 / 3 / 5 / 8
WCDMA : B1 / 2 / 4 / 5 / 8
TDD LTE : B38 / 40
FDD LTE : B1 / 2 / 3 / 4 / 5 / 7 / 8 / 20 / 28
Capteur d'empreintes / reconnaissance facialeOui sous l'écran / Standard
NFCNon
Résistance à l'eauNon
Batterie4030 mAh
Port de chargeUSB Type-C
Recharge rapideOui / 18 Watts (avec chargeur en option)
Recharge Qi sans filNon
ColorisNuances de gris
Plus que blanc 
Bleu subtil
Prix249 € (64 Go) ; 279 € (128 Go)

 

Design : dans l’air du temps

Lors de la présentation du Mi A3, Xiaomi s’est vanté d’adopter un design « fondamentalement différent ». OK, mais par rapport à quoi ? Sûrement pas à la majorité des smartphones actuellement commercialisés. Mais si l’on se réfère au Mi A2, alors effectivement il y a de grosses différences !

Là où le Mi A2 privilégiait l’aluminium, le Mi A3 préfère le verre (en l’occurrence du Gorille 5 de Corning). Pas d’angles saillants, tout est ici agréablement arrondi. Notre modèle de test bénéficie d’une teinte baptisée « bleu subtil ». La face arrière n’affiche pas une teinte uniforme, mais des reflets zigzaguant au gré de l’éclairage. Si l’ensemble est incontestablement réussi, il n’innove pas véritablement. À noter que le Mi A3 existe en « Nuances de gris » ainsi qu’en « Plus que blanc », cette dernière teinte ayant des reflets nacrés du plus bel effet.

On trouve à la base un connecteur USB-C ainsi que deux groupes de cinq trous destinés à laisser passer le son. Le tiroir pouvant recevoir deux nano SIM (ou une seule accompagnée d'une micro SD) prend place sur le flanc gauche. Les touches de mise sous tension et de commande du volume sont logées sur la face opposée. Un jack audio 3,5 mm ainsi qu’un émetteur infrarouge trônent sur la face supérieure.

Signalons la présence d’un lecteur d’empreintes sous la surface de l’écran et d’une caméra frontale logée dans une encoche en forme de goutte. Enfin, le module photo dorsal embarque trois objectifs ainsi qu’un flash LED.

Formes arrondies, verre, capteur d’empreintes sous l’écran et encoche : le Mi A3 est sans doute possible différent de son prédécesseur et on ne peut qu’applaudir ces changements. On aurait toutefois aimé un peu plus d’audace afin de se démarquer de la concurrence et surtout la compatibilité NFC, de plus en plus importante pour les citadins (la dématérialisation des cartes de transports arrive rapidement). Mais ne boudons pas notre plaisir : le Mi A3 reste un produit très bien conçu et agréable en utilisation quotidienne.

 

Écran : Le charme (un peu trop) discret de l’Oled

Bonne nouvelle : le Mi A3 embarque une dalle AMOLED de 6 088 ’’ tandis que son prédécesseur se contentait d’une dalle LCD. Mauvaise nouvelle : elle affiche 720 x 1560 pixels en format 19,5 : 9 (soit 286 ppp) contre 1080 x 2160 pixels en 18:9 (soit 403 ppp). Si cela semble fâcheux sur la fiche technique, cette chute drastique de définition ne change pas grand-chose en utilisation quotidienne.

Et pour tout dire, nous préférons une dalle OLED moins définie, notamment pour regarder des vidéos, des photos ou pour jouer. Bien sûr, la présence d’une encoche en forme de goute fera sans aucun doute râler quelques grincheux. Ceux-ci n’ont toujours pas réalisé qu’ils pouvaient la masquer très simplement par voie logicielle.

La dalle AMOLED produit de belles images à la colorimétrie un peu boostée afin de flatter l’œil. Rien de bien dramatique, mais on regrette de ne pas pouvoir régler la colorimétrie par les paramètres. Dans la même veine, l’écran devient bien moins lisible en plein soleil. Attention : nous n’affirmons pas qu’il ne soit plus visible, loin de là. Mais comparé à celui d’un AMOLED Samsung, la différence est flagrante.

Utiliser une dalle moins définie et moins lumineuse se justifie fait à notre avis partie des compromis consentis par Xiaomi afin de ne fais faire grimper le prix du Mi A3 (et de le différencier du Mi 9T).

 

Performances : tranquille, peinard…

Le Mi A3 embarque un processeur SnapDragon 665 gravé en 11 nm. Il est épaulé par 4 Go de mémoire vive et dispose d’une puce graphique Adreno 610. Annoncé en avril dernier, le 665 est une évolution du 660 conçue pour motoriser les smartphones à mi-chemin de l’entrée et du milieu de gamme, ce que confirme son score Antutu de 140 054 points.

En y regardant de plus près, on se rend compte que les piètres performances du GPU plombent le score. Cela n’aura pas d’impact pour une utilisation quotidienne et pour les jeux tant qu’ils n’exploitent pas les ressources 3D du GPU. Même s’il n’est pas taillé pour cela, le montage et l’édition simple de séquences vidéo restent tout à fait possibles, tout comme la retouche d’image ou l’application de filtres en temps réel. Pas de problème non plus pour regarder dans de bonnes conditions des clips et vidéos.

Notre exemplaire de test comportait 64 Go de mémoire flash que l’on peut étendre par l’ajout d’une carte micro SD. Celle-ci peut être considérée comme un support externe (on pourra la retirer pour transférer son contenu vers un autre appareil) ou comme une extension de la mémoire de stockage interne. Dans ce cas, le smartphone ne verra qu’un seul volume de stockage et l’on aura intérêt çà choisir une micro SD rapide.

Chez Xiaomi et Android One, 64 Go + 64 Go = 198 Go…

Lors de nos tests, nous avons noté une bizarrerie d’Android One quand on opte pour la seconde solution. Notre smartphone de test embarquait 64 Go, que nous pensions étendre à 128 Go en ajoutant une carte de 64 Go. À notre grande surprise, Android One « voit » en fait 192 Go d’espace de stockage après formatage ! Il s’agit à l’évidence d’un bug qui devrait être corrigé, Google n’ayant pas (encore) inventé la multiplication des giga-octets…

 

Interface : Android One and only.

Le Mi A3 embarque donc Android One en version 9. Rappelons que cette version « pure » de l’OS reçoit très rapidement les mises à jour de sécurité mensuelles, Google s’engageant à les proposer pendant 36 mois suivant l’annonce du smartphone. À ce sujet, la mise à jour de sécurité datée juillet 2019 nous a été proposée pendant la rédaction de ce test.

La mascotte de Xiaomi avec son pote Android contents de leur vanne sur le calcul du stockage après ajout d'une micro SD (voir capture précédente).

Même chose pour les nouvelles déclinaisons d’Android : tout produit Android One doit en théorie les recevoir dans la foulée du lancement. On attend donc une mise à jour vers Android 10 dès qu’il sera officiellement disponible.

En attendant, Android Pie fait très bien l’affaire, avec ses qualités et ses défauts (dont l’absence de mode sombre et l’impossibilité de déplacer la barre des recherches logée sur la page d’accueil). Sans surprise, on y trouve la totalité des applications Google que l’on ne pourra bien entendu pas désinstaller, mais parfois désactiver. Seule petite digression, la présence d’une application destinée à la réception de radios FM. Pourquoi pas ?

 

Audio : Jack is back

La présence de deux groupes de cinq trous entourant le port USB-C nous laissait espérer un rendu sonore stéréo : nous avions tort. Le Mi A3 n’embarque qu’un seul haut-parleur, les deux groupes de perforations n’étant là que pour l’esthétique. Le son produit reste toutefois fort honorable même s’il ne brille pas particulièrement par sa définition (notamment dans les basses). On pourra en revanche écouter sans mal des podcasts ou la radio, les médiums étant particulièrement bien représentés.

Le jack audio, absent de la génération précédente, fait ici son grand come-back. Cela ravira sans aucun doute les amateurs de casques filaires. Nous n’avons malheureusement pas eu l’occasion de tester le kit mains-libres fourni avec la version commerciale du Mi A3, notre exemplaire de tes en étant dépourvu.

Pour autant que nous ayons pu en juger, le son ne souffre pas de défauts autres que ceux dûs aux imperfections du casque utilisé. Les possesseurs d’un casque sans fil aptX HD apprécieront la compatibilité du Mi A3 avec ce codec.

 

Autonomie impressionnante

Le Mi A3 embarque une putain de impressionnante batterie de 4030 mAh, soit parmi les plus autonomes actuellement disponibles. Conjuguée à une optimisation des pilotes et un processeur gravé en 11 nm, elle offre une excellente autonomie. En utilisation standard (un peu de vidéo, beaucoup de réseaux sociaux, un peu de prise de photos, luminosité automatique de l’écran et jeux modérés), nous avons dépassé deux jours et demi d’autonomie ! En utilisation plus intensive, on tiendra quasiment deux jours.

Le Mi A3 est compatible avec la charge rapide jusqu’à 18 Watts. Xiaomi a toutefois fait le choix de ne fournir qu’un bloc secteur 10 Watts afin de ne pas alourdir le prix de vente. Sans surprise, la charge par induction est  aux abonnés absents, car jugée trop coûteuse pour un produit de cette gamme.

 

Appareil photo : classique et réussi

La caméra frontale embarque un capteur 32 Mpxls ainsi qu’un objectif ouvrant à f/2. Avec des photosites de 0,8 µm, nous ne nous attendions pas à des performances de folie en faible luminosité. Elles sont en fait très correctes, le traitement logiciel compensant pour beaucoup le bruit pouvant être induit par la faible taille des photosites. On pourra jouer avec les filtres, le mode beauté et même réaliser des selfies en plan large grâce à un mode panoramique. Très classiquement, le mode vidéo monte jusqu’a 1080p en 30 im/s, ce qui est à notre avis largement suffisant sur un smartphone de cette catégorie.

La caméra dorsale est composée de trois modules :

  • Principal (grand-angle) : 48 Mpxls (1/2 ” ; photosites 0,8 µm) ; f/1,8 ; Autofocus à détection de phase
  • Secondaire (ultra grand-angle) : 8 Mpxls, (photosites 1,12 µm) ; f/2,2
  • Profondeur de champ : 2 Mpxls ; f/2,4
Très grand-angle
Grand-angle
Zoom hybride
A fond de zoom numérique

Cette configuration désormais classique produit de belles images. Les 48 Mpxls du capteur principal exploitent le pixel binning afin de réduire l’apparition de bruit numérique et simuler un zoom hybride que l’on évitera de pousser trop loin afin de ne pas saigner des yeux. Les modes de prise de vues proposés ne brillent pas par leur originalité, mais sont efficaces tandis que l’autofocus à détection de base se montre rapide et précis.

Le bruit numérique apparaît dans la pénombre sans que cela soit trop dramatique. On regrettera toutefois que la compression appliquée aux fichiers Jpeg (pas de RAW) soit un poil trop importante. Si cela réduit le volume des images, les détails les plus fins peuvent être gommés si l’on recadrer fortement l’image.

La captation vidéo 4K en 30 im/s et Full HD en 30, 60 et 120 im/s est tout à fait honorable, y compris au niveau audio.

Note finale du test : Xiaomi Mi A3

Evolution radicale du Mi A2, le Mi A3 apporte de nombreuses améliorations dont un lecteur d'empreintes sous l'écran, une dalle OLED ainsi qu'un emplacement pour carte micro SD. Mais son gros avantage est sans conteste son autonomie exceptionnelle pour un smartphone de ce prix, ainsi que la présence d'une charge rapide (avec adaptateur secteur optionnel).
Bien sûr, l'affichage OLED est un peu plus terne en plein soleil que celui d'un smartphone vendu deux fois plus cher. On peut regretter la baisse de définition par rapport au Mi A2. Mais en utilisation quotidienne, il faut vraiment se coller le nez sur l'écran pour voir une différence. Enfin, on regrettera que les performances globales soient un peu tirées vers le bas par la médiocre puce graphique Adreno 610.
En fin de compte, le Mi A3 sera un excellent compagnon pour une utilisation traditionnelle et pour les activités multimédia courantes.


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