Test Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro : la trottinette à la sauce GT
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Fort de sa position de leader, Xiaomi lance une nouvelle trottinette qui joue la carte du haut de gamme avec un tarif en nette augmentation par rapport à la précédente génération. Une trottinette “GT” (grand tourisme), plus adaptée encore au marché européen et présentant de plus grandes aptitudes routières. Explications et test complet.
Test réalisé par Emmanuel Armanet
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Le 21 juin dernier, le géant chinois Xiaomi présentait à Paris plusieurs nouveautés dont sa trottinette haut de gamme qui répond au nom de Mi Electric Scooter 4 Pro qui avait surpris son monde avec son tarif plutôt élevé de 799 €. Un prix qui vient la placer parmi les modèles « homologués » les plus chers du marché. Pour rappel, il est aujourd’hui possible de trouver son prédécesseur pour moins de 500 €.
Opérationnelle en 3 minutes
Comme d’habitude, la mise en route d’une trottinette Xiaomi est un modèle du genre. Il faut quelques minutes à peine pour effectuer ses premiers tours de roue. En effet, la Mi Electric Scooter 4 Pro est livrée en grande partie prémontée dans son immense carton. Un petit sachet contient les vis nécessaires et la marque fournit une clé Allen de bonne facture. Il ne vous rester plus qu’à mettre en place l’ensemble potence / guidon monobloc en ayant préalablement pris soin de connecter le câble par lequel transitent les données pour les informations de l’écran, mais aussi les commandes d’accélération.
La fixation passe par quatre petites vis Allen placées en opposition pour un serrage plus robuste. Notons que Xiaomi indique pour une fois le couple de serrage : il s’agit de force optimale pour obtenir un montage robuste sans trop forcer, prenant alors le risque d’abîmer la tête des vis voire de les casser. Un frein-filet sur le filetage éviter par ailleurs le desserrage avec le temps, ce qui ne signifie cependant pas qu’il faut se passer de tout contrôle. Notons que la marque ne fournit plus de pneu de secours. Vous trouverez en revanche toujours le prolongateur de valve pour les pneumatiques.
Notre exemplaire étant livré avec les pneus gonflés et une batterie quasiment pleine, difficile de résister à l’envie de prendre immédiatement la route.
Plus grand, plus costaud…
Oui, Monsieur Plus est passé par là. En effet, une fois le temps des premières manipulations venu, impossible de garder sous silence le grand changement opéré par Xiaomi. Celui-ci n’est pas vraiment à chercher du côté de design, car nous sommes globalement très proches de celui des précédentes générations. Pour ce millésime, la marque chinoise a choisi de revenir au rouge des premières générations de trottinette, dont la fameuse M365, pour le câble du frein et certains détails esthétiques. Rappelez-vous, la Mi Electric Scooter 3 arbore du bleu. Pour le reste donc, pas véritablement révolution esthétique.
Non, le changement majeur concerne les dimensions de l’engin. La trottinette prend de la hauteur pour certainement mieux s’adapter aux mensurations européennes en passant de 1 180 mm à 1 240 mm pour la Pro. Il faut souligner que, contrairement à certains concurrents, Xiaomi ne propose pas de système de réglage de la hauteur du guidon. La Mi Electric Scooter 4 Pro est également plus longue, 1 198 mm contre 1 130 mm. Le Deck est plus large pour faciliter le placement des grands pieds. Xiaomi en a profité pour glisser des roues de plus grand diamètre : on trouve désormais du 10 pouces contre 8,5 pouces précédemment. Ce choix devrait améliorer la stabilité de l’engin qui pourra aussi mieux passer certains petits obstacles comme le bateau d’un trottoir, mais nous ne manquerons bien entendu pas de vous confirmer cela à l’issue de notre essai routier. Théoriquement, cela laisse plus de place pour le moteur toujours placé dans la roue avant et pour le disque de frein situé lui traditionnellement à l’arrière.
Xiaomi annonce que sa nouvelle trottinette peut être conduite par des personnes mesurant entre 1 m 20 et 2 m. Elle répond à la norme IPX4. Cela signifie que la trottinette résiste aux éclaboussures et aux projections d’eau sous n’importe quel angle. La pluie et les flaques d’eau ne lui font donc pas peur, mais il convient de proscrire un nettoyage avec un jet d’eau puissant et a fortiori avec un nettoyeur haute pression. Le X de IPX4 signifie quant à lui que rien n’est « garanti » face à la poussière et au sable.
L’ensemble est construit en aluminium, présenté comme étant de qualité aéronautique, mais c’est difficile de savoir exactement ce qu’il se cache derrière cette affirmation. L’assemblage est rigoureux avec des soudures pour la plupart invisibles. Les parties en plastique ne sont pas en reste et le tout respire la qualité et la robustesse. La peinture poudrée est parfaitement appliquée et gageons qu’elle conservera longtemps sa superbe comme sur les autres générations de trottinettes de la marque.
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… mais aussi plus lourd
Le plateau plus imposant permet aussi de glisser une batterie dont la capacité est largement supérieure à celle des précédents modèles. On passe ainsi de 275 Wh sur une Mi Electric Scooter 3 à 446 Wh soit une augmentation de plus de 62 %. Xiaomi annonce ainsi une autonomie de 55 km dans des conditions optimales (pilote de 75 kg, terrain plat et vitesse limitée à 15 km/h) contre 30 km précédemment. Un gain très sensible donc. Mais tout ceci à un prix. Le tarif bien entendu comme nous l’avons déjà évoqué et aussi le poids de l’engin. La Mi Electric Scooter 4 Pro dépasse désormais la barre de 17 kg, soit 4 kg de plus que la Mi Electric Scooter 3. Certes on trouve sur le marché ce que l’on peut appeler les « hyper trottinette » embarquant des suspensions avant et arrière, parfois deux moteurs explosant le nombre de watts et la loi et qui pèsent bien plus lourd. Mais pour un modèle classique sans suspension, la Mi Electric Scooter 4 Pro est plutôt lourde et parait difficile à utiliser en multimodal avec les escaliers à affronter en la portant pliée.
C’est d’autant plus dommage que le système de pliage est parfait. Il est à la fois souple, pratique et sûr. Toutes ces qualités sont obtenues sans une surenchère technologique qui pourrait être perçue comme une source potentielle de panne. Une fois pliée, la colonne de direction vient se replier et se bloquer grâce à un petit support placé sur le garde-boue. Un système simplet et efficace qui permet de transporter la trottinette en toute sécurité, mais qui ne parvient cependant pas à en faire oublier le poids de l’ensemble bien entendu.
Qui pneu le plus…
La crevaison est la hantise des cyclistes et a fortiori des adeptes des trottinettes. En effet, cette catégorie de véhicule est particulièrement difficile à réparer. Il faut souvent démonter pas mal d’éléments et déployer moult forces et patience pour sortir le pneu de son logement et accéder à la chambre à air coupable. Ceux qui en ont fait l’expérience nous comprendront certainement. Il y a bien entendu la solution des pneus pleins. Mais ils ne constituent pas vraiment la panacée, en matière de confort notamment. Autre limite : se déformant peu, les pneus pleins n’affichent pas la même accroche que les pneus classiques.
Pour résoudre cette question et obtenir le meilleur compromis possible, les ingénieurs de Xiaomi se sont donc retroussé les manches pour développer le pneu DuraGel. Le pneu d’apparence classique se passe de chambre à air. Il est directement gonflé grâce à un profil de jante et de flancs spécifiques afin d’assurer l’étanchéité à l’air. C’est ce que l’on appelle un montage tubeless qui est utilisé dans l’automobile depuis des années maintenant, et plus récemment sur les vélos haut de gamme. Cette technologie est complétée par la présence d’une couche de gel dit auto-obturant. Vous l’aurez compris, ce gel réagit en cas de petite crevaison et vient grâce à l’appel d’air créé boucher le trou. En théorie, les pneus tubeless permettent de rouler avec une pression inférieure et ainsi améliorer leur grip ainsi que le confort du conducteur.
Des améliorations à tous les étages
Le moteur moyeu gagne en puissance, mais celle-ci est mise au service de l’accélération et des capacités en montée de la trottinette. Celle-ci demeure conforme aux lois françaises et ne peut donc dépasser les 25 km/h. La puissance nominale s’établit désormais à 350 W pour une puissance en pic de 700 W, contre respectivement 300 et 600 W pour la précédente génération. De quoi, selon Xiaomi, affronter des pentes de 20 % contre 16 %. Un surcroît de boost qui vient aussi compenser la prise de poids de la bête.
La batterie que nous avons évoquée plus haut embarque un BMS de 5e génération. Il s’agit du système électronique qui gère l’accumulateur, son comportement, sa charge et sa protection. La batterie bénéficie ainsi de 6 niveaux de protection (courts-circuits, surintensités, surcharges, décharges excessives, température et sous-tensions). Pour la charge, la Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro abandonne le classique embout pour un système magnétique. Un système encore plus simple à utiliser, mais aussi plus fiable. Dans les choses qui ne se voient pas, notons aussi l’arrivée d’une nouvelle génération du système de récupération d’énergie cinétique, le fameux KERS, dont l’intensité est ajustable via l’application compagnon. Difficile… voire impossible pour nous de juger de son efficacité réelle.
L’écran intégré à la potence est élargi et l’éclairage est amélioré. À l’avant, le phare délivre une puissance de 2,5 W avec un nouvel angle qui optimise la diffusion de la lumière et évite les éblouissements. Le feu arrière est désormais positionné verticalement et sa taille supérieure devrait améliorer sa visibilité. Il présente une fonction de feu-stop en clignotant lorsque l’utilisateur freine.
Concernant le freinage justement, à l’avant nous retrouvons l’E-ABS, un système de freinage antiblocage régénératif déjà sur la précédente génération. La Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro reprend l’étrier à double plaquette introduit sur le précédent opus, mais comme pressenti, le disque est désormais plus grand pour atteindre les 130 mm. Cela devrait améliorer la puissance et l’endurance du freinage. Toujours pour améliorer la sécurité, de nouveaux réflecteurs ont été disposés, notamment à l’avant et sur les côtés du feu arrière.
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En route mauvaise troupe
Malgré les changements structurels, et notamment les dimensions de la trottinette, on se sent immédiatement en terrain connu. Les commandes identiques et l’ergonomie générale similaire expliquant sans doute cela. Nos premiers tours de roue sont effectués sur un terrain plat qui permet d’apprécier les capacités d’accélération de l’engin. Les démarrages sont canons sans être réellement brutaux. Malgré nos 80 kg, la Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro atteint très rapidement sa vitesse de pointe, la fameuse barre des 25 km/h. Elle se montre particulièrement stable et rassurante.
Les roues de 10 pouces ne viennent pas vraiment nuire à la maniabilité de l’engin qui affiche un côté joueur très sympathique. Le gain de puissance du moteur ne saute pas vraiment aux yeux dans ces conditions. Il faudra grimper pour s'en rendre compte, et pour cela nous avons un terrain de jeu à quelques kilomètres. Face à une forte pente, la Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro ne parvient pas logiquement à maintenir sa vitesse maximale, mais elle ne tombe jamais sous les 16 km/h sur les chemins que nous avons empruntés en tout cas. Et lorsque la pente s’inverse, le freinage se montre tout simplement excellent. Il offre un parfait compromis entre puissance et progressivité. En clair, il est possible de s’arrêter en quelques mètres sans voir la roue arrière se bloquer. Xiaomi a opté pour un fonctionnement décalé entre le frein arrière et son homologue arrière.
Nous n’avons pas subi de crevaison au cours des kilomètres parcourus, mais cela ne signifie pas que vous ne crèverez jamais avec les nouveaux pneus utilisés. En tout cas, ils tiennent le pavé, y compris sur du macadam mouillé. Pour repousser un peu plus loin leurs limites, nous avons mené la Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro sur du carrelage encore humide d’un quartier piéton : un sol glissant s’il en est. La motricité demeure maîtrisée. Il faut simplement anticiper un peu plus ses freinages et arrondir légèrement ses trajectoires, mais la trottinette s’en sort très bien.
En ce qui concerne l’autonomie, il ne nous a pas été possible de reproduire les chiffres annoncés par la marque. Ils restent plus que jamais purement théoriques. Notez que notre test a été réalisé alors que Xiaomi annonçait une autonomie de 45 km, mais qu'une mise à jour de firmware a été déployée depuis, laquelle permet désormais d'atteindre les 55 km selon le constructeur.
Dans la vraie vie (et avec l'ancien firmware, donc), nous avons pu atteindre la barre des 30 kilomètres sur un terrain varié et en roulant essentiellement en mode S, le plus véloce. Une bonne performance qui permet d’oublier un instant un temps de charge très long : comptez sur une bonne nuit de 8 heures. Bon point en revanche pour le connecteur de charge très pratique et surtout placé plus haut. Il ne sera plus nécessaire de se pencher quasiment jusqu’au sol pour recharger sa trottinette.
Un confort… relatif
Parfaitement taillée pour les physiques européens, cette trottinette nous a offert une excellente position de conduite. Le deck agrandi permet de trouver tout l’espace nécessaire pour nos grands pieds et il est aussi possible de faire varier leur position pour, par exemple, anticiper une forte pente. La hauteur de guidon est parfaite pour notre mètre soixante-seize, mais peut-être que les très grands et les très petites se sentiront moins à l’aise en l’absence de réglage de hauteur du guidon. Les poignées légèrement allongées sur ce nouveau modèle sont confortables.
En l’absence de toute suspension, il faudra compter sur votre corps et sur les pneus pour amortir les vibrations et les petits chocs. Le confort n’est évidemment pas le point fort de ce modèle. Son cadre en aluminium est très rigide. Les pneus font ce qu’ils peuvent, mais ils ne peuvent remplacer une véritable suspension. De plus, leurs flancs sont plutôt rigides. Pour améliorer les choses, il ne faut pas hésiter à anticiper en fléchissant ses jambes et ses bras.
L’écran, parfaitement lisible dans tous les environnements, affiche les informations traditionnelles tandis que l’unique bouton permet de profiter d’un excellent éclairage qui permet de rouler sereinement dans un environnement urbain bénéficiant d’un éclairage urbain. Il ne suffira bien entendu pas sur une petite route de campagne plongée dans le noir. Il est d’ailleurs interdit de les emprunter en théorie… L’utilisateur pourra choisir parmi trois modes de fonctionnement : piéton (6 km/h), D (20 km/h) et S (25 km/h). Du classique donc.
La vie n’étant pas toujours un fleuve tranquille, un énorme orage nous oblige à stopper notre route et à emprunter les transports en commun pour rejoindre nos pénates. Le pliage ne pose pas de problème, mais nous pouvons vous confirmer que cette trottinette est diablement lourde et encombrante. Nous devons la déconseiller si vous êtes amené à prendre régulier métro et RER en sa compagnie. Surtout dans les heures de pointe où ses dimensions imposantes provoqueront tôt ou tard l’ire des autres voyageurs.
Au chapitre des petits défauts, il est toujours aussi difficile d’utiliser un antivol avec cette trottinette. Il faut se contenter des modèles à câble qui sont loin d’être idéaux. Xiaomi pourrait prévoir un anneau soudé au cadre par exemple. La béquille latérale est suffisante sur un sol parfaitement lisse, mais elle est un peu courte par exemple sur des pavés. Comme sur les motos, un système empêchant de démarrer en oubliant de la replier apporterait un plus.
L’application
Nous avons eu la chance de recevoir cette trottinette en amont de sa disponibilité et les premières semaines de test se sont déroulées sans les fonctions connectées, car l’application Xiaomi Home ne connaissait pas encore ce nouveau modèle. Nous avons dû attendre une mise à jour qui est arrivée sur l’iPhone quelques jours avant la restitution de la trottinette. La version iPhone ne bénéficiait alors pas encore d’une nouvelle interface beaucoup plus intuitive.
En matière de fonctionnalités c’est du déjà-vu. Un écran principal affiche l’autonomie restante et donne accès à différents paramètres comme l’intensité de la récupération d’énergie ou encore le comportement du feu arrière. Il est aussi possible de verrouiller la trottinette. En allant plus loin dans les menus, vous pourrez mettre en jour son firmware. Rien de révolutionnaire donc en ce qui concerne les aspects connectés de la Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro.
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Le nouveau porte-étendard de la marque joue une carte différente. Les précédentes générations de trottinette Xiaomi jouaient surtout la carte de la polyvalence avec de bonnes aptitudes routières, mais une compacité préservée ainsi qu’un poids raisonnable. La Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro se veut une GT, un modèle grand tourisme donc capable d’affronter des trajets plus longs et de se montrer plus adapter aux personnes de grande taille. Forcément, cette nouvelle vocation entraine une forte augmentation du poids et des dimensions, y compris lorsque la trottinette est pliée. Le constructeur chinois ne s’est pas non plus reposé sur ses lauriers en améliorant quasiment tous les autres compartiments de sa nouvelle génération : autonomie, pneumatique, freinage, écran de contrôle… La Xiaomi Mi Electric Scooter 4 Pro est un véhicule de grande qualité, robuste et globalement parfaitement maîtrisé mais la note peut sembler salée.
- Qualité de fabrication
- Un moteur puissant, mais maîtrisé
- Le freinage parfait
- Facilité de pliage
- Éclairage puissant
- Tenue de route
- Autonomie satisfaisante
- Un poids conséquent
- Le prix
- Confort moyen
- Les fonctions connectées limitées