Test Xiaomi Pad 5 : beaucoup de forces et très peu de faiblesses
- Excellent rapport qualité/prix
- Super autonomie
- Son puissant
- Ecran 120Hz
- Compatible Google Store
- Ecran un peu trop brillant
- Stylet optionnel
- Ecran non-AMOLED
Un jour après la messe annuelle Apple et ses nouveaux iPad, Xiaomi a dévoilé une nouvelle tablette : la Pad 5 propose des spécifications très intéressantes et un tarif très agressif. Bonne affaire ou flop, une chose est sûre : Xiaomi n’est pas là pour faire le chien de faïence devant la pomme. Nous avons donc testé la Xiaomi Pad 5 sous tous les angles et vous livrons toutes nos impressions, toutes nos conclusions.
Nous sommes en 2021 après Jésus-Christ. Tout le monde des tablettes est dominé par les iPad… Tout ? Non ! Un géant industriel d’irréductibles Chinois résiste encore et toujours à l’envahisseur. Son nom Xiaomi. Et la Pad 5 est le dernier rejeton de la tribu. Un fils prodigue sur lequel Xiaomi mise de grands espoirs.
Fiche technique du Mi Pad 5
Xiaomi Pad 5 | |
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Poids | 511 g |
Dimensions | 254,7 x 166,3 x 6,9 mm |
Ecran | 11 pouces LCD IPS 16/10 HDR 10 Définition 2560 x 1600 pixels |
Photo arrière | Capteur 13,1 MP |
Photo (avant) | Capteur 8 MP |
OS | Android 11 avec surcouche MIUI 12.5 |
SoC | Snapdragon 860 |
GPU | Adreno 640 |
Espace de stockage | 128 ou 256 Go |
MicroSD | non |
RAM | 6 Go |
Batterie | 8720 mAh |
Recharge rapide | oui |
Connectivité | USB-C Bluetooth Wi-Fi |
Prix et disponibilité
La Xiaomi Pad 5 est en vente au prix public de 399,90 euros en version 128Go avec 6 Go de mémoire vive. L'appareil est disponible en coloris blanc perlé ou gris minéral, que ce soit sur Internet ou dans les boutiques spécialisées françaises, notamment les magasins Xiaomi.
Ne la confondez pas avec la Xiaomi Pad 5 Pro qui possède un autre SoC (Snapdragon 870), un plus gros capteur photo (50 Mpx) et un module 4G/5G. Mais ce modèle n’est pour le moment pas commercialisé en France et Europe. On le trouve sur le Web, mais il s'agit d'une version « Global » avec ROM anglaise ou chinoise, vendue pour le marché chinois.
Enfin, dernière petite précision : la tablette peut s'accompagner d'un stylet, lequel est commercialisé à 69,90 euros.
Le design d’un iPad Pro mais pas le même prix
Pas facile de faire original et encore moins esthétique avec une tablette. Un grand écran tactile, des boutons pour le volume et ON/OFF, une tablette n’a besoin de rien de plus. Aussi le look de cette Pad 5 est, somme toute, très classique. Il y a environ 9 mm de bordure autour de l’écran. Les puristes crieront aux grands dieux que c’est d’une laideur épouvantable. D’autres (dont je fais partie), rétorqueront qu’une plus grande bordure préserve un peu plus l’écran contre les inévitables chocs du quotidien et permet une manipulation plus aisée sans déclencher mille fenêtres et applications par inadvertance.
Pour une tablette d’entrée de gamme, elle s'en tire très bien (rappelons son prix : seulement 399 euros, il n’y a que les fanboys Apple qui crieront au délit de faciès). Pour ne pas désorienter les habitués de l’iPad, le bouton ON/OFF est situé en haut à droite alors que les boutons de volumes sont situés sur la tranche droite, en haut. Quelles coïncidences… La Pad 5 est à peine 4mm plus épaisse qu’un iPad Air et même plus mince de 6mm qu’un iPad de dernière génération. Ses dimensions restent menues par rapport à ce dernier iPad.
Sur la balance, cette tablette Android affiche 13 g de plus qu’un iPad. Sur le segment haut de gamme, on pourrait observer que l’iPad Pro 11’’ est plus léger (-43 g), moins large (-10mm) et plus long (+10mm). Mais est-ce vraiment pertinent pour une tablette ? Sachant qu’un iPad Pro coûte 500 euros de plus qu’un Mi Pad 5 (configuration de base RAM 8Go/128 Go) et même 610 euros de plus pour la version 8Go/256 Go. A moins d’être fortuné ou un pro en graphisme, le choix est vite fait.
Le petit défaut qu’on peut véritablement lui reprocher est la caméra qui dépasse du châssis. Certes, ce défaut est présent sur nombres de smartphones et tablettes, mais cela oblige à veiller constamment à ce que la lentille ne soit pas rayée involontairement. L’idéal est donc d’acheter une housse de protection pour quelques dizaines d’euros.
La coque en aluminium teinté anthracite est superbe, mais les traces de doigts sont inévitables. On notera au passage que l’indice de réparabilité (prévus par la loi française relative à l’économie circulaire) est de 7,2/10, une excellente note pour un appareil aussi compact. Pour rappel, iFixit, les spécialistes du démontage et de la réparation, avait donné la note de 3/10 à l’iPad Pro 11’’…
Performances & autonomie
Xiaomi a équipé la Mi Pad 5 avec un SoC Qualcomm Snapdragon 860, sorti au début de l’année 2021. Le constructeur chinois avait déjà fourbi ses smartphones d’entrée de gamme (Poco X3) avec une telle puce. Ce n’est pas le nec plus ultra des processeurs, mais ce n’est pas non plus ridicule. 6 Go de mémoire vive viennent épauler le SoC. Pour le stockage, la Pad 5 est disponible en versions 128 Go (modèle de test) et 256 Go. Malheureusement, Xiaomi s’est un peu trop inspiré de l’iPad. Cette tablette ne comporte en effet pas de logement microSD qui offre un double avantage. En premier lieu, le transfert sur une carte mémoire via un lecteur externe est beaucoup plus rapide. En second lieu, la mémoire externe est évolutive et surtout beaucoup moins chère que la mémoire interne.
Xiaomi a fait d’autres économies pour baisser le cout de production de sa tablette. Ainsi, il n’existe pas de de lecteur d’empreinte, de module GPS, ou NFC. Pour une tablette, ces lacunes sont acceptables.
Sur Geekbench, en processeurs multicoeurs, notre tablette se place juste derrière un Samsung Galaxy S20+ (équipé d’un Exynos 990@ 2Ghz). Sur Wild Life, la Mi Pad 5 supplante un puissant Huawei P40 Pro (Kirin 990 @2.86 Ghz). Pour la version d’entrée de gamme des Pad 5, c’est très honorable. Pour info, la version Pro 5 embarque 6 Go de mémoire vive et un processeur Qualcomm Snapdragon 865, ce qui devrait lui assurer un score supérieur. Notez enfin que, sur les 128 Go de mémoire, 25 Go sont déjà alloués au système.
Xiaomi a intégré une batterie d’une capacité de 8720 mAh, soit 43,6 Wh. En comparaison, l’iPad Pro possède une batterie de 28,65 Wh. Nous avons procédé à plusieurs tests (avec volume et rétroéclairage à niveau moyen). Il en ressort les résultats suivants :
- En lecture vidéo (WiFi désactivé), la tablette tient 26 h.
- En streaming vidéo (donc WiFi activé), l’autonomie chute à 9 h.
- Avec le benchmark Work 3.0 battery life, simulant une journée ordinaire (à base de bureautique, web, vidéo, jeu…), l’autonomie est de 16h36 (WiFi désactivé) et 15h32 (avec WiFi). La batterie du Pad 5 est donc à l’aise pour des activités de loisirs comme de travail.
Un écran en 120 Hz, c'est mieux ?
Xiaomi n’a pas succombé à la tendance de l’AMOLED pour sa nouvelle tablette. On a affaire à une bonne vieille dalle IPS (bien moins chère que l’équivalent OLED). Le constructeur chinois a tout de même introduit un rafraîchissement de 120 Hz. Quel est le bénéfice consommateur d’une telle technologie ? Une fréquence deux fois plus rapide est plus confortable pour vos mirettes quand vous scrollez ardemment sur Phonandroid.com ou votre playlist. Il n’y a pas de saccade. Par ailleurs, l’expérience gaming est beaucoup plus fluide. N’importe quel gamer de Fornite en conviendra.
En termes de couleurs, la Xiaomi Pad 5 est par défaut configuré en mode « Intense » c’est-à-dire que les couleurs sont ajustées dynamiquement en fonction du contenu publié. Ainsi, une température de couleur naturelle pour la bureautique et des teintes plus saturées et chaudes pour les vidéos. Avec l’interface maison, il est possible d’adopter un profil colorimétrique « Saturé » (les couleurs sont plus intenses) ou « Standard » (contraste constant). MIUI 12.5 autorise d’ailleurs d’adapter les couleurs à la lumière ambiante (le résultat n’est pas époustouflant) ou de choisir la température de couleur.
En pratique, le rendu est agréable même si ça pèche du côté des noirs profonds. Pour compenser l’absence d’OLED (et attirer le plus grand nombre), Xiaomi a implémenté quelques technologies. D’une part, la dalle IPS jouit d’un espace colorimétrique DCI-P3. En d’autres termes, le GPU Qualcomm Adreno 640 transforme le signal vidéo pour qu’il soit mieux perçu par nos yeux avec un gamut plus étendu que ce que prévoit Rec 709 (de nos TV et écrans). En clair, vous voyez avec plus de nuances qu’avec une dalle IPS ordinaire. D’autre part, Xiaomi s’est alliée à Dolby pour implanter le Dolby Vision. Avec cette techno, les images bénéficient d’une plage de couleurs plus étendue (HDR, High Dynamic Range), plus élevée que le standard UHD Premium (limité à 10 bits). Les images sont en effet codées sur 12 bits (au lieu de 10 en HDR classique). Elles seront donc plus lumineuses, plus contrastées, plus « riches ». Par déduction, le profil « Intense » correspond donc en fait au Dolby Vision alors que le profil « Saturé » devrait correspondre au DCI-P3.
Mais la qualité d’affichage ne se juge pas uniquement sur ses technologies, la définition reste cruciale. Sur ce point, la Xiaomi Pad 5 n’a pas à rougir face à un iPad. L’écran de 11″ arbore en effet une matrice de 2560 x 1600 pixels (WQHD+) soit plus de pixels qu’un iPad Air 10.9″ (2360 x 1640) et même plus qu’un iPad Pro 11″ (2388 x 1668). En termes de rétroéclairage, la Pad 5 semble faire jeu égal avec un iPad Air. Et pour cause, les deux bénéficient d’une luminosité de 500 nits. Agréable pour butiner le web dans un salon baigné de lumière ou à bing-watcher une série dans la pénombre d’une chambre à coucher.
Le petit hic réside dans le fait que cette tablette soit un véritable miroir qui reflète les rayons ambiants. En extérieur, avec un fort soleil, impossible de regarder correctement quoi que ce soit face à l’astre du jour. Sur ce point, l’iPad Pro 11’’est plus lumineux (600 nits). Malgré l'activation de la technologie Dolby Vision, le rétroéclairage au maximum, l'adaptation des couleurs enclenchées, le constructeur de l’empire du Milieu nous offre un spectacle d’ombres chinoises en extérieur lumineux. Ce n’est toutefois pas dommageable puisque l’usage est plus intérieur pour du travail comme pour le divertissement. C’est pourquoi Xiaomi a préinstallé la suite bureautique WPS, ainsi que l’app Netflix.
Qualité audio
Le son est trop souvent le parent pauvre du multimédia sur une tablette. Les ingénieurs de Xiaomi n’ont pas fait l’impasse sur nos esgourdes. Plutôt que de se contenter de deux mini haut-parleurs, encadrant le port d’alimentation USB-C, on trouve deux autres haut-parleurs, sur la tranche opposée. Ces dispositifs ne sont pas là pour le décorum. Ils sont au service de l’expérience auditive mitonnée par Dolby (oui encore eux) : Dolby Atmos. Même si le son est puissant (grâce aux 4 haut-parleurs) et plus enveloppant que d’ordinaire (grâce au Dolby Atmos), n’escomptez toutefois pas éprouver le même rendu qu’avec un système 7.1 de salon ou un super casque/écouteurs.
En revanche, le son est très bon pour un si petit appareil. On pourrait presque se passer d’une petite enceinte Bluetooth, en intérieur tout du moins. D’ailleurs, le sans-fil Bluetooth/WiFi est l’unique liaison possible pour se connecter à un périphérique audio puisque Xiaomi a supprimé le traditionnel jack 3.5, comme sur les iPad… Rien de rédhibitoire pour une tablette vouée à vivre dans le salon ou la chambre.
Photo
À la différence d’un smartphone, l’appareillage vidéo est le cadet des critères d’une tablette. Parce qu’une tablette n’entre pas dans une poche de jean et reste à la maison généralement. Pourtant le Mi Pad 5 peut s’enorgueillir d’un capteur dorsal de 13 mégapixels et un facial de 8 mégapixels. Qu’en penser ? Ils font le job.
La définition est assez élevée pour zoomer et recadrer la photo, mais le rendu semble un peu trop retravaillé numériquement à notre goût. Et encore, le mode « AI » n’était pas activé lors de nos différentes prises de vue. Pour scanner une page de livre ou un document, c’est plus que suffisant. Il y a, bien sûr, une myriade de filtres style Instagram pour personnaliser vos photos. En plus des modes de prise de vue classique (retardateur, formats…), on trouve un mode tiltshifiting, qui donne l’illusion d’une optique à mise au point déportée.
Environnement et Google Play inside
Pour faire tourner cette tablette, Android 11 est aux commandes. Pas n’importe quel Android, Android labélisé RKQ1.200826.002, l’OS mobile de Google avec un patch de sécurité datant du 1er mars 2021. Et depuis, il y a eu d’autres updates de sécurité, qui répondent aux abonnés absents de la tablette.
Cette tablette profite des derniers raffinements d’Android. Contrairement à la MatePad 11 de son compatriote Huawei, Xiaomi peut bénéficier en toute tranquillité de l’OS mobile américain. L’entreprise chinoise a en effet été retirée depuis mai 2021 de la liste noire recensant les entreprises liées à l’armée chinoise. Xiaomi jouit donc d’Android 11 avec la plateforme d’apps Google Play Store. Libre à vous d’installer des centaines d’apps et d’exploiter tous les services Google.
Malgré tout, Xiaomi reste prudent et a enrichi sa tablette de son célèbre MIUI, sa surcouche logicielle Android. L’interface peut donc perturber les utilisateurs conventionnels de l’OS mobile de Google. Mais ce MIUI version 12.5.2 est plaisant à l’usage, certainement pas contraignant. Nous avons retrouvé les mêmes avantages que celles des Android concurrentes, qu'il s'agisse de Samsung ou de Lenovo par exemple.
En conclusion
Le Xiaomi Pad 5 marche clairement sur les plates-bandes de l’iPad, plus particulièrement de l’iPad Pro. Les prestations sont très proches et même souvent à l’avantage de la tablette chinoise. Pour moins de 399 euros, l’acquéreur profite de la puissance d’Android, de sa colossale logithèque pour moins de la moitié du prix d’un iPad Pro ! Les fanboys Apple peuvent rétorquer que les iPad sont plus fiables ou plus évolutifs dans le temps. Mais investir au moins 500 euros de plus dans une tablette qui sera probablement obsolète dans 2 ou 3 ans ? La pilule est difficile à avaler.
Quels que soient vos usages et votre situation, la Xiaomi Pad 5 est un excellent choix. Sa puissance, son superbe écran, son stylet (malheureusement optionnel), sa caméra 13 Mpx, son autonomie, la présence de Google Play Store sont autant d’atouts pour convaincre un large public. Il n’y a peut-être que les artistes habitués à leurs apps spécifiques à macOS/iOS qui rechigneront à adopter une tablette Android. Pour les autres, cette Xiaomi Pad 5 est le parfait compagnon de la famille pour jouer, regarde des vidéos sur Netflix ou Disney+, chercher une recette, lire un article, suivre un stream sur Twitch ou écouter sa playlist pendant son sport. Intégrer une dalle OLED et un slot microSD aurait certes écrasé la concurrence, mais le constructeur chinois a préféré limiter les couts de production pour rendre sa tablette plus accessible et c'est pleinement compréhensible.
Ce n’est pas la tablette la plus rapide ou la plus belle du monde mais elle remplit parfaitement son job : offrir du multimédia de qualité au juste prix. Non seulement, la Xiaomi va certainement constituer un bestseller dans la communauté Android mais elle fait de l’œil aux utilisateurs d’iPad Pro (version 11’’). L’avance d’Apple sur ce marché se réduit brutalement. Le constructeur chinois ne lorgne pas les early adopters avec des technos onéreuses (écran OLED, 5G…) mais des consommateurs avisés et économes. Entre une tablette à 399€ et une autre à 899€, qui proposent des prestations très similaires, beaucoup d’entreront pas dans les guerres de clochés et achèteront juste la moins chère, quitte à acheter sa petite sœur dans 2 ans avec plus d’électroniques… pour le même prix.
- Excellent rapport qualité/prix
- Super autonomie
- Son puissant
- Ecran 120Hz
- Compatible Google Store
- Ecran un peu trop brillant
- Stylet optionnel
- Ecran non-AMOLED