TikTok : les États-Unis veulent racheter l’application et menacent de la bannir en cas de refus
L’administration Biden tente un énième coup contre TikTok. Le gouvernement américain cherche à contraindre les propriétaires chinois de l’application à revendre leurs parts. En cas de refus, les États-Unis menacent une nouvelle fois de bannir entièrement le réseau social du territoire. Bien entendu, celui-ci ne compte pas se laisser faire aussi facilement.
C’est un premier trimestre particulièrement difficile pour TikTok, qui fait face à l’hostilité grandissante de l’Occident à son égard. En Europe, de premières mesures ont déjà été prises, notamment au niveau de la Commission qui interdit désormais à ses membres d’utiliser l’application, ou plus récemment en France avec l’ouverture d’une enquête sur son algorithme par le Sénat. Mais, comme depuis deux ans maintenant, c’est bien aux États-Unis que la véritable guerre se déroule.
Depuis les premiers coups portés par l’administration Trump, et les multiples révélations sur les pratiques d’espionnage de l’application, TikTok n’a pas eu un instant de répit au pays de l’Oncle Sam. L’arrivée de Joe Biden au pouvoir n’a fait qu’accélérer les choses, comme le révèle cette semaine le Wall Street Journal. En effet, le gouvernement a trouvé une nouvelle méthode pour faire plier l’application à sa volonté : forcer ses actionnaires chinois à vendre leurs parts.
Une énième tentative des États-Unis pour bannir TikTok
À l’heure actuelle, 60 % des actions de TikTok sont détenus par des investisseurs internationaux, 20 % par les employés et 20 % par ses créateurs. Ce sont donc ces derniers, ainsi que tous les employés résidant en Chine, qui pourraient bientôt être contraints de revendre leurs parts. Si l’administration Biden ne précise pas qui pourrait racheter ces dernières, on imagine aisément qu’il s’agirait d’investisseurs américains.
Sur le même sujet — TikTok a espionné des journalistes américains, c’en est presque fini du service aux États-Unis
La réaction de TikTok ne s’est pas fait attendre. « Si l’objectif est de protéger la sécurité nationale, le désinvestissement ne résout pas le problème : un changement de propriétaire n’imposerait pas de nouvelles restrictions sur les flux de données ou l’accès », a souligné Brooke Oberwetter, porte-parole de TikTok, dans un communiqué.
À la place, l’entreprise plaide plutôt la transparence, notamment en matière d’utilisation des données, comme elle l’a déjà mentionné devant les autorités européennes. À ce titre, elle s’est engagée à investir 1,5 milliard de dollars dans un programme de protection des données, prévoyant entre autres de stocker ces dernières directement aux États-Unis.
Source : Wall Street Journal