Tinder, Bumble : gare aux arnaques cryptos, elles ont généré 122 millions d’euros en 2021
Les arnaques aux cryptomonnaies se multiplient de manière inquiétante sur les applications de rencontre. Le nombre de signalements a doublé en 2021, avec un chiffre d’affaires estimé à 122 millions d’euros. Les victimes se font souvent prendre par les sentiments en étant rassuré par leur interlocuteur, qui les pousse à acheter des cryptomonnaies pour eux.
Lorsque Tho Vu découvre Ze Zhao sur une application de rencontres, elle est des années-lumière de penser qu’elle fonce tête baissée dans une arnaque. Au départ, la conversation démarre normalement mais très vite, son prétendant commence à lui parler de cryptomonnaies. « Je suis une personne curieuse, et il était en fait très bien informé sur l’ensemble du processus de négociation », raconte-t-elle.
Ze Zhao lui promet monts et merveilles en lui assurant qu’il peut l’aider à gagner de l’argent en lui faisant investir dans le Bitcoin. En seulement quelques semaines, Tho Vu lui transfère alors jusqu’à 264 000 euros. Selon elle, le site d’achat semblait réglementaire. Poussé par les encouragements et les attentions de son contact, elle n’a pas qu’elle se faisait voler l’intégralité de ses économies personnelles.
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Les arnaques aux cryptomonnaies sur les applications de rencontres ont doublé en un an
Bien entendu, Ze Zhao n’a plus jamais donné de nouvelles. Tho Vu a été victime d’une des innombrables arnaques aux cryptomonnaies qui sévissent actuellement sur les applications de rencontre. Il y a quelques mois, nous vous parlions de cet utilisateur de Grinder s’étant fait subtiliser 23 000 euros par ce même procédé. Aujourd’hui, il semblerait que la combine se soit exportée sur les autres plateformes.
Au total, la Federal Trade Commission américaine a recensé 56 000 arnaques de ce type en 2021. Au total, les pertes des victimes sont estimées à 122 millions d’euros, soit deux fois plus que l’an passé. « Les gens se sentent seuls à cause de la pandémie, et les cryptomonnaies sont très à la mode en ce moment », explique Jane Lee, chercheuse à la société de prévention de la fraude en ligne Sift. « La combinaison des deux a vraiment fait de cette escroquerie un succès ».
D’après les données de la Global Anti-Scam Organization, les arnaqueurs s’attaquent en priorité à de jeunes femmes avec un haut niveau d’études, notamment sur Tinder, Bumble ou encore Hinge. Rapidement après avoir engagé la conversation, ils cherchent à amener leur victime sur WhatsApp, où le chiffrement de bout en bout leur permet de rester anonymes.
Source : New York Times