Trump veut interdire d’entrée les membres du Parti communiste chinois, Pékin fulmine
Donald Trump serait en discussion pour interdire d'entrée ou exclure les membres du Parti communiste chinois (PCC) sur le territoire américain selon le New York Times. Une mesure compliquée à mettre en œuvre, alors qu'une partie des ressortissants chinois y compris résidents sur le territoire américain, sont membres du PCC. Les autorités chinoises on vite qualifié l'initiative de “pathétique”.
La Maison Blanche discute d'une interdiction d'entrée des membres du Parti Communiste Chinois (PCC) et de leurs familles sur le territoire américain. La “proclamation présidentielle” – un instrument juridique proche des décrets mais essentiellement cantonné à la politique étrangère – permettrait également de révoquer les visas des membres du PCC qui se trouvent déjà sur le territoire. Pour avoir une quelconque valeur, il faudrait néanmoins que cette proclamation soit autorisée par le Congrès.
Interdire les membres du PCC d'entrée aux Etats-Unis semble dans les faits impossible
Et Trump pourrait au final la rejeter. Or, même si la mesure était effectivement décrétée, la partie serait loin d'être gagnée : le Sénat est contrôlé à 53% par les Républicains, tandis que la Chambre des Représentants est contrôlée à 53,6% par les Démocrates. Et encore, cet obstacle n'est rien face à l'ampleur de la tâche qui s'annoncerait alors. Le PCC compte en effet 92 millions de membres. 3 millions de ressortissants chinois visitent chaque année les Etats-Unis. En comptant les familles, cela pourrait représenter en tout plus de 270 millions de personnes.
Or, il n'existe aucun fichier ou moyen de savoir si un ressortissant chinois est un membre du parti communiste. De même, expulser des ressortissants chinois sur la base de leur appartenance supposée au parti communiste ne semble pas dans les faits possible, pour cette même raison, sans même parler des implications éthiques d'une telle mesure. Elle rappelle en cela la fermeture brutale des frontières que Trump avait décrétée en 2017 à l'encontre de de pays principalement à majorité musulmane. Ce décret existe toujours, après avoir été l'objet de batailles devant les tribunaux.
Mais il a été détourné et étendu sur fond de crise du coronavirus, pour interdire d'entrée les ressortissants de pays perçus comme plus touchés par l’épidémie. En outre, la spécificité de la mesure et son étendue serait sans conteste la plus grosse provocation des Etats-Unis à l'encontre de la Chine à ce jour. La porte-parole du ministre chinois des Affaires étrangères a d'ailleurs rapidement réagi par une déclaration lapidaire reprise par BBC : “si cela est vrai, je pense que c'est éhontément pathétique“.
Lire également : Huawei exclu de la 5G – la Chine estime que le Royaume-Uni s'est fait berner par les Etats-Unis
Et d'ajouter : “Nous savons que certains aux Etats-Unis oppressent la Chine et harcèlent la Chine. En tant qu'Etat indépendant et souverain, la Chine doit répondre à cet acharnement et nous devons dire non, nous devons… prendre des mesures en réaction à cela”. Une interdiction d'entrée des membres du PCC sur le territoire américain devrait immanquablement provoquer la mise en place de mesures de rétorsion chinoise.
Source : NYT