Twitter, Facebook : la Floride interdit la censure des comptes politiques
La Floride vient de faire passer une loi qui interdit aux plateformes en ligne de censurer des candidats politiques. Un projet porté par un élu républicain qui se veut une réponse à la suppression des comptes de Donald Trump sur Facebook et Twitter.
Le 7 janvier dernier, le lendemain des émeutes du Capitole, les comptes Twitter et Facebook de Donald Trump ont été supprimés. Une décision qui a été pointée du doigt par tous les bords politiques et qui questionne sur le pouvoir de ces plateformes. Un état américain, la Floride, a décidé de pénaliser ce genre de procédé.
Ron DeSantis, gouverneur de Floride, vient de signer une loi interdisant purement et simplement aux réseaux sociaux de supprimer les comptes de candidats politiques. Elle est nommée Stop Social Media Censorship Act (Loi pour stopper la censure des réseaux sociaux) et prévoit de lourdes sanctions pour les contrevenants.
Si les plateformes suppriment un compte de candidat, ils devront payer une amende de 250 000 dollars par jour jusqu’à ce que le dit candidat puisse de nouveau publier. La loi interdit également la suspension des comptes de médias. Cela fait écho à la suppression pendant 15 jours de la page Twitter du New York Post en 2020 suite à une enquête sur Hunter Biden, le fils du président américain. Twitter avait en effet reproché au tabloïd d’avoir publié des documents obtenus de manière illégale, ce qui enfreint les règles du réseau.
Une loi qui a peu de chances d'être appliquée
Pour justifier une telle loi, le sénateur Ron DeSantis évoque la censure dans les pays d’Amérique latine, dont sont issus beaucoup d’habitants de Floride. Il clame qu’il ne veut pas reproduire de tels schémas et laisser tout le monde s’exprimer.
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Comme l’explique Wired, cette loi ressemble plus à un coup de com’ qu’autre chose. Dans les faits, elle est inapplicable, surtout à l’échelle d’un seul Etat. Elle entre également en contradiction avec le 1er amendement, le plus sacré de la constitution américaine. Il stipule, entre autres, qu'une personne ou une société n'a pas à relayer le discours d'un tiers s'il n'est pas en accord avec. De plus, une loi fédérale indique que les plateformes n’ont pas de compte à rendre sur leur politique de modération. Bref, pour le moment, ce Stop Social Media Censorship Act est avant tout un coup d’éclat orienté, rien de plus.
Source : Wired