Uber sous-paie ses conducteurs, et c’est pour ça que ça marche
Uber sous-paie ses conducteurs, qui reçoivent un salaire inférieur au minimum légal, mettent en exergue différentes études. Un modèle qui permet à Uber de proposer des courses à des prix plus faibles que les taxis, et donc d'attirer les clients tout en se dégageant une marge permettant de faire tourner le système. Qui n'existerait pas si les chauffeurs n'étaient pas désespérément en quête d'un emploi.
Uber profite des difficultés du marché du travail pour sous-payer ses conducteurs. D'après une étude réalisée par le Centre for Future Work du Australia Institute et relayée par le Guardian, les chauffeurs gagnent en moyenne bien moins que le salaire minimum une fois que tous les frais cachés sont pris en compte.
Cela permet à Uber de proposer des courses à bas prix (40% moins chères avec UberX qu'avec les taxis en Australie), d'attirer de nombreux clients et de faire tourner son système reposant sur la misère de l'emploi. “Les bas revenus des conducteurs sont primordiaux à la croissance d'Uber qui a rendu quelques personnes incroyablement riches”, rapporte l'analyste Jim Stanford.
Uber : les salaires des conducteurs en dessous du minimum légal
“La société présente ça comme de la flexibilité mais le salaire est tellement mauvais et incertain que ce modèle ne peut fonctionner que dans un environnement dans lequel les gens sont désespérés“, estime-t-il.Il ajoute qu'en plus des revenus de base très faibles, les conducteurs n'ont pas le droit à de nombreux avantages sociaux.
Une étude qui rejoint celle du MIT pour les États-Unis, qui pointait également du doigt le fait que les chauffeurs Uber et Lyft gagnaient moins que le salaire minimum. D'après Stephen Zoepf, co-auteur du rapport, “ce business model est actuellement intenable” avec “des sociétés qui perdent de l'argent […] et des conducteurs qui travaillent pour de très faibles salaires”.
Alors que de nouvelles règles menacent Uber en Europe, on peut se demander comment le service compte s'en sortir. Les manifestations de chauffeurs VTC se sont multipliées au cours des derniers mois, réclamant entre autres des protections sociales, des rémunérations plus élevées et de meilleures conditions de travail. Mais Uber fait aussi face aux autorités, qui doivent composer avec la colère des chauffeurs de taxi et qui ont déjà commencé à mettre des bâtons législatifs dans les roues d'Uber.