Assassin’s Creed : les personnages féminins volontairement exclues du jeu par Ubisoft
Chez Ubisoft, certaines têtes pensantes étaient persuadées que les “femmes ne vendent pas”. C'était notamment le cas de Serge Hascoët, le précédent directeur créatif de l'éditeur. Ces choix jugés sexistes expliquent en grande partie l'absence de personnages féminins forts dans de récents titres signés Ubisoft.
“Les femmes ne vendent pas“. Ce sont les paroles de Serge Hascoët, ancien directeur créatif d'Ubisoft. Depuis, les paroles et les actes du responsable l'ont rattrapé, contraint de démissionner après plusieurs articles révélant de graves problèmes internes au sein de l'entreprise : homophobie, xénophobie, cas de harcèlement sexuel, entre autres.
C'est l'ancienne développeuse Marie Jasmin qui a rapporté les propos de Serge Hascoët ce mercredi 22 juillet sur Twitter. Elle a travaillé pour l'éditeur français pendant plusieurs années chez Ubisoft Montréal, entre le développement d'Assassin's Creed 2 et Origins. Cette vétérante, qui a donc œuvré sur de nombreux épisodes de la saga phare, assure que plusieurs responsables faisaient le maximum pour éviter la mise en avant de personnages féminins.
Des choix artistiques pour limiter volontairement l'importance des femmes
“J'ai été chez Ubisoft Montréal de Assassin's Creed 2 à Origins, et les responsables d'Ubi disaient “les femmes ne vendent pas” à chaque fois. Je suis en admiration devant le personnel d'Ubisoft Québec qui s'est battu bec et ongles pour qu'Evie, et plus tard Kassandra, puissent même exister. Sachez que, avec elles, de nombreuses batailles ont été perdues”, rappelle-t-elle sur le réseau social.
Toujours selon Marie Jasmin, des choix de direction artistique ont été volontairement pris pour minimiser l'importance des personnages féminins. Via le vote d'un véto, les développeurs ont eu interdiction de ne proposer qu'une seule héroïne, en l'occurrence Kassandra, lors du développement d'Assassin's Creed Odyssey. Autre cas de figure, Serge Hascoët aurait retravaillé le scénario d'Assassin's Creed Syndicate et Origins pour diminuer l'impact de deux personnages féminins pourtant essentiels au récit, à savoir Evie et Aya.
https://twitter.com/mariejasmin_/status/1285565180097761281?s=20
Le succès de jeux récents prouve le contraire
Qu'il n'en déplaise à l'ancien directeur créatif d'Ubisoft, le succès commercial et critique de titres récents portées par des héroïnes prouvent le contraire. L'exemple le plus récent est évidemment The Last Of Part II, qui a dépassé les 4 millions de ventes seulement trois jours après son lancement. Ellie n'est pas la seule héroïne vidéoludique à succès, on peut également citer Aloy que l'on retrouvera dans Horizon Forbidden West, Senua de HellBlade : Senua's Sacrifice, la mythique Lara Croft ou encore Emily de Dishonored 2.
Malgré ses exemples de réussite indéniables et les démissions de plusieurs responsables, il semble qu'Ubisoft ait encore du mal à se détacher de ses travers. En témoigne la campagne marketing d'Assassin's Creed Valhalla, tournée en grande majorité autour de la version masculine d'Eivor, le héros principal du jeu. Face aux critiques, Ubisoft a tenté de rattraper la chose lors du dernier Ubisoft Forward, en dévoilant du gameplay d'AC Valhalla avec l'incarnation féminine d'Eivor.
Source : Twitter