Un ado chinois “accro” à Internet meurt après deux jours dans un camp de rééducation
Un adolescent chinois jugé “accro” à internet est morte 48 heures après avoir intégré un camp de rééducation. En Chine, la cyberdépendance est considérée comme une maladie, et les familles paient plusieurs milliers d'euros pour faire interner leurs enfants dans des centres au méthodes très musclées, avec parfois de graves dérives. La cause de la mort n'est pas connue, mais selon l'AFP son corps était couvert de cicatrices.
Vous pensez être accro à internet ? En Chine, on vous conseillerait peut-être d'aller vous faire soigner… dans des camps de rééducation aux méthodes musclées. Près de 250 de ces centres ont ouvert depuis 2004 : les parents y paient des sommes supérieures à 3000 euros pour y interner leur enfant de force pour une durée allant de 4 à 8 mois. Sur la brochure, ces camps prétendent proposer du soutient psychologique, des cours, du sport, et des corvées ménagères.
« Accro » à Internet, elle meurt après 48h dans un centre de rééducation chinois
La réalité est bien moins reluisante. Coupés de tout, ces adolescents sont parfois exposés à la brutalité du personnel encadrant et à leurs méthodes peu recommandables. C'est ce qui a coûté la vie à Li Ao, 18 ans, décédé 48 heures après avoir intégré l'un de ces camps “fermés et isolés” dans la province de l'Anhui. Selon l'AFP, la cause de la mort n'est pas connue, mais ses parents ont pu constater que le corps de leur enfant était “couvert de cicatrices”.
De quoi poser de nombreuses questions à ses parents qui n'imaginaient pas la réalité de ce genre de lieux :
Les éducateurs du centre nous ont pourtant assurés qu’ils ne frappaient jamais les enfants ni n’utilisaient de châtiments corporels
La chaîne de télévision publique CCTV précise que le centre “n'avait pas l'autorisation” de fonctionner. Hélas, le cas de Li Ao n'est pas isolé. Il y a même eu une dizaine de morts au cours des 10 dernières années dans ce genre de centres. Comme par exemple Guo Lingling, morte selon Chinanews en 2014 des suites d’une commotion cérébrale. Alors que les parents venaient récupérer le corps de leur fille, les pensionnaires leur auraient lancé des bouts de papier avec des appels au secours et le numéro de téléphone de leurs parents.
D'autres sources plus anciennes mentionnent le recours à des chocs électriques pour remettre les enfants dans le droit chemin. Malheureusement, tant que l'addiction à internet sera considéré comme une pathologie en Chine, il y a fort à parier que ce genre de pratiques et ses dérives perdurent, encore, de nombreuses années.