USB type C : soyez vigilant ou dites adieu à votre smartphone
Le nouveau standard USB-C est sur la bouche de toute l'industrie technologique, à commencer par les fabricants de smartphone. Mais la révolution pourrait être amère pour quiconque ne fait pas attention : le risque de dégât matériel est bien réel.
On comprend aisément pourquoi l'USB type C est l'avenir. D'un point de vue pratique, il répond à l'une des plus grandes critiques du format USB (à l'origine de nombreux mèmes sur le net) en étant réversible : impossible de se tromper de sens d'insertion. Et il est également incroyablement compact, se positionnant en terme de taille entre le Micro USB 2.0 (le plus répandu) et le Micro USB 3.0 (plus longiligne) tout en étant bien plus robuste que ce dernier.
Petit mais puissant
Mais ce sont ses capacités techniques qui font de lui une véritable révolution en terme de connectique : capable de transférer des données, un signal vidéo et un courant électrique, elle est la connectique la plus versatile actuelle.
Cette versatilité n'est toutefois pas aux dépends de ses performances, puisque le USB Type C couplé à l'USB 3.1 permet de prodiguer de 60W de courant (contre 4,5W pour l'USB3 actuel) à 100W pour la nouvelle norme USB Power Delivery 2.0.
De ce fait, il permet à nos smartphones et tablettes, comme le Nexus 6P ou la Pixel C, de se charger plus rapidement tout en permettant de nouveaux usages comme une carte graphique externe pour les ordinateurs portables (comme le Razer Blade Stealth) ou un second écran externe alimenté par USB sans pour autant occasionner un plus grand espace pris dans les composants.
Ses débits sont également impressionnants. La norme USB 3.0 permet déjà un débit plus que correct de 5Gbits/s, mais le nouveau standard USB 3.1 épaulé par le format USB Type C permet d'atteindre un débit monstrueux de 10 Gbits/s. La courbe d'évolution de la technologie fait un bond en avant grâce à ce nouveau support, qui permet un mariage parfait entre la pratique (le format Type C) et la puissance (la norme USB 3.1).
Un câble autonome multi-fonction
La conception d'un câble USB Type C est plus complexe qu'un câble classique, puisqu'elle intègre en son sein un circuit électronique qui se charge de donner l'identifiant et les capacités du connecteur à son appareil de connexion.
Ainsi, la reconnaissance de la puissance matérielle de l'USB Type C se fait à même le câble qui indique de manière autonome son débit maximal et son maximum de charge électrique supportée. Ce processus est analogue au Quick Charge de Qualcomm, qui se base sur un accord entre l'hôte et le récepteur pour déterminer la charge de courant envoyée.
A ceci près qu'il s'agit là d'un accord entres 2 puces propriétaires (Qualcomm), à savoir celle du chargeur/hôte et du smartphone/récepteur, et que pour réussir à atteindre une charge de 18W il prend contrôle des bandes réservées au transfert de donnée. L'USB Type C a contrario n'a pas besoin de cela pour atteindre 15W, et peut faire utilisation de ces bandes sans qu'une technologie propriétaire ne soit utilisée.
C'est là que le circuit intégré à l'USB type C prend tout son sens, puisque c'est lui qui a pour rôle de communiquer avec son hôte afin de déterminer la charge à envoyer. Dans le cas de l'USB3.1 par exemple, il peut ainsi passer en mode Gen1 regroupant l'USB 3 et l'USB 2 et être sûr de ne pas outrepasser les limites de l'hôte.
Conséquences irréversibles
De par le fait que le Quick Charge est une technologie propriétaire et qu'elle requiert une puce Qualcomm aux deux bouts du processus, le risque de véritablement endommager son matériel était moindre sur un format USB A 3.0 classique.
Ca n'est toutefois plus le cas avec l'USB Type C. En effet, la relation entre l'hôte et le câble étant cette fois-ci directe, un câble mal conçu peut avoir une conséquence directe et désastreuse sur votre équipement qui prendrait bien plus qu'il ne peut.
C'est notamment le cas du câble USB Type C vendu par OnePlus, qui plutôt que de se contenter du standard et sa gestion de puissance utilise directement un identificateur 3A. De ce fait, il est en risque de demander plus de puissance que possible à son hôte et endommager ce faisant aussi bien le matériel source que le port USB du matériel.
Prix alléchant ? Smartphone en danger
Le fait est qu'à l'heure actuelle, le marché des smartphones n'est pas encore prêt à passer à l'USB Type C en 2016. La conséquence directe est que l'offre en câble USB Type C est faite presque exclusivement par des marchands peu scrupuleux cherchant à tirer le plus de profit possible avant le déluge.
On se retrouve donc avec des câbles mal assemblés, ou très vite transformés de l'USB A à l'USB C sans inspection. Ces entreprises peu scrupuleuses n'ayant pas le moindre soucis à coller une étiquette certifiant un contrôle des normes européennes sans qu'aucun test légal n'ait été fait, perdant bien moins dans le cadre d'un procès que ce que cela rapporte, il vous faut être vigilant.
Ce problème touchant autant les adaptateurs Micro USB vers USB Type C (ou inversement), les connecteurs USB Type C mâles et femelles et les simples câbles, la prudence est de mise. D'autant que les magasins en ligne n'ont aucun contrôle qualité supplémentaire : les marchands font les fiches qu'ils veulent, qui disent ce qu'elles veulent, sans que personne si ce n'est l'acheteur ne vienne les contredire.
Nous recommandons donc une prudence accrue en attendant que l'USB Type C soit véritablement adopté. La solution temporaire, si vous avez besoin de câble USB Type C, est de faire confiance à de grandes marques comme Google pour lesquelles le respect des normes européennes n'est pas esquivable et qui se plient aux standards de leurs supports.
Les conséquences pouvant être désastreuses et détruire votre smartphone à 700€ en l'espace de quelques charges, payer un câble 5€ n'est plus si avantageux qu'il n'y paraît. Mais ne vous inquiétez pas, l'arrivée de l'USB Type C sur les prochains Samsung Galaxy S7 permettra bien vite une offre plus conséquente et de qualité.