Voiture électrique : recharger en roulant sera bientôt possible, une autoroute spéciale est en construction
Grâce aux travaux d'une université, la construction d'une autoroute capable de charger les véhicules électriques qui roulent dessus a commencé. Un tronçon va servir de test grandeur nature.
Ce n'est pas un secret : les véhicules électriques (VE) sont de plus en plus présents dans le parc automobile mondial. En France, leur essor est encouragé par de nombreuses mesures, notamment la volonté de proposer un maximum de bornes de recharge. En ville bien sûr, mais surtout sur les autoroutes pour palier l'un des principaux défauts des VE actuels, leur autonomie. Aujourd'hui, 99 % des aires d'autoroute sont équipées de bornes de recharge rapide et des stations géantes sont déjà dans les cartons.
L'idéal serait quand même de recharger ses batteries en roulant grâce à des autoroutes spécialement équipées, ce que Vinci s'apprête à tester chez nous. Finalement, ce sont les États-Unis qui auront la primeur mondiale du dispositif. Les équipes de l'Université Purdue dans l'Indiana annoncent la construction d'un tronçon d'environ 400 mètres à l’intersection des autoroutes 231 et 52. Il servira de test avant une prolongation éventuelle et sera d'abord réservé aux poids lourds électriques, comme ce qu'envisage Vinci en France.
Une autoroute qui recharge les véhicules électriques en roulant est en construction
“Ce qu'on appelle le « mile intermédiaire » de la chaîne d'approvisionnement, qui fait référence à tous les déplacements que les camions lourds doivent effectuer pour transporter des marchandises d'un emplacement à un autre, est la partie la plus difficile à décarboner dans le secteur des transports“, explique la professeure Nadia Gkritza de l'Université Purdue.
L'idée sous-jacente est que si les camions électriques peuvent se recharger en roulant, leurs batteries pourront être plus petites. Ils transporteront donc plus de choses en une seule fois, réduisant de fait le nombre de trajets et les coûts associés.
John Haddock, également professeur de Purdue, précise que “le système peut charger les semi-remorques lorsqu'ils se déplacent à 105 kilomètres par heure sur la route“. L'autoroute fonctionne un peu comme un chargeur de smartphone sans fil, qui émet des champs magnétiques pénétrant dans l'appareil. “La seule différence, c'est que les niveaux de puissance sont plus élevés et que vous parcourez une grande distance entre la chaussée et le véhicule“, précise Steve Pekarek, qui enseigne l'ingénierie électrique et informatique.
Une solution “simple“, mais avec des “parties compliquées […] laissées aux constructeurs des véhicules“. Autrement dit, il va falloir qu'ils jouent le jeu en équipant les camions et voitures du nécessaire. L'impact éventuel sur le prix d'achat n'est pas évoqué.