Voitures électriques : d’ici 2026, il y aura une borne de recharge tous les 60 km en Europe

Le Parlement européen et les États membres viennent de parvenir à un accord qui prévoit d'intensifier le développement des infrastructures de recharge électrique sur le Vieux continent. Les ambitions sont affichées : avoir une borne de recharge tous les 60 km sur autoroute d'ici 2030.

ue accord station recharge
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L'UE vient de franchir la prochaine étape dans la décarbonation de l'industrie automobile du Vieux continent. Après avoir voté l'entrée en vigueur définitive de l'interdiction des ventes de voitures thermiques neuves dès 2035 – à l'exception faite des véhicules fonctionnant à l'e-fuel sur “requête forcée” de l'Allemagne – le Parlement européen et les États membres viennent d'aboutir à un nouvel accord.

Cette nouvelle mesure, baptisée “Afir”, vise à intensifier le développement d'infrastructures de recharge électrique et de carburants alternatifs sur les principaux axes routiers européens. Pour cela, chaque pays aura des objectifs contraignants à atteindre.

Des bornes tous les 60 km sur autoroute dès 2030

Parmi eux, l'installation de bornes de recharge rapide (au moins 400 kW de capacité) tous les 60 kilomètres sur les principales autoroutes européennes d'ici à 2026. Notez que cette capacité devra être portée à 600 kW d'ici 2028. Rappelons que cette proposition a déjà été évoquée par le Conseil européen des ministres des Transports en juin 2022.

Mais ce n'est pas tout. Des dispositions ont également été prises pour les camions et les autobus. Ainsi, des bornes de recharge compatibles devront être positionnées tous les 120 km sur ces mêmes axes. Ces stations devront être installées sur la moitié des routes principales de l'UE d'ici 2028, avec une capacité entre 400 et 2800 kW selon les emplacements. Par ailleurs, des stations d'hydrogène devront être aménagées tous les 200 km sur les grandes artères européennes d'ici 2031, mais aussi dans les centres urbains.

En fixant des objectifs contraignants d'infrastructures de recharge à travers l'Union européenne, la réglementation mettra fin aux inquiétudes des consommateurs à propos de la difficulté de recharger son véhicule”, se félicite la Commission européenne.

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Faciliter les paiements et offrir plus de transparence

Les législateurs ont également abordé la question épineuse des modalités de paiement. Le but ? Simplifier le processus et mettre fin au système actuel des cartes de paiement propres à chaque réseau de recharge. Les conducteurs devront pouvoir payer facilement via “leur carte bancaire, des dispositifs sans contact ou, dans certains cas, à l'aide de QR Code”. 

Par ailleurs, le Parlement exige de la part des gérants des réseaux une plus grande transparence sur la tarification, avec des prix affichés au kW/h, par minute ou par kilogramme (dans le cas de l'hydrogène). En outre, les prix pratiqués devront être “raisonnables, facilement et clairement comparables, transparents et non discriminatoires”. 

Des objectifs pas assez contraignants

Aux yeux de certains acteurs clés de l'industrie automobile, comme l'ACEA (l'association des constructeurs européens d'automobiles), ces objectifs ne sont pas assez contraignants pour atteindre la réduction de 55% des émissions de CO2 des pays membres en 2030.

Le compromis trouvé entre États membres et Parlement atterrit bien en deçà de ce qui serait nécessaire pour accompagner les objectifs de baisse des émissions de CO2 du mix produit des constructeurs automobiles. Le manque d'infrastructure continuera par conséquent de limiter la décarbonation de notre secteur”, déclare la fédération dans les colonnes des Echos. L'association pointe du doigt notamment les nombreuses dérogations auxquelles pourront prétendre les États membres, qui provoqueront forcément des disparités (qualité, quantité et puissance des bornes) dans l'offre de recharge européenne.

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La France figure déjà parmi les bons élèves

Avec son engagement pris en 2020 par Emmanuel Macron d'atteindre les 100 000 bornes en France, l'Hexagone dispose déjà d'une avance considérable pour dépasser l'objectif fixé par l'UE dans la nuit du lundi au mardi. En vérité, ce sera bientôt le cas, puisque le gouvernement français espère atteindre ce cap d'ici l'été 2023. A la fin février, le pays comptait 90 000 bornes de recharge.

Toutefois et comme le signalait l'Avere France dans son dernier rapport, des efforts doivent maintenant être mis dans la qualité et la puissance des bornes. Et oui, 90 % du parc existant propose uniquement de la recharge lente, sous les 22 kW de puissance.

Pour en revenir à l'accord informel trouvé entre le Parlement et les États membres, précisons que la partie est encore loin d'être jouée. En effet, la version finale du texte doit encore être approuvée par le Parlement européen et par le Conseil de l'Union européenne avant d'entrer en application.

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