Voitures électriques : la Chine contre-attaque après l’instauration des droits de douane européens
Alors que l'Union européenne vient tout juste d'instaurer des droits de douane supplémentaires à l'encontre des voitures électriques chinoises, Pékin a décidé de contre-attaquer. Les autorités du pays ont porté plainte auprès de l'Organisation mondiale du Commerce.
Comme vous savez peut-être, nous avons évoqué dans nos colonnes il y quelques jours l'adoption définitive par l'UE de nouveaux droits de douane à l'encontre des voitures électriques chinoises.
Désormais, en plus des 10 % déjà collectés par l'Union européenne sur tous les véhicules importés, les constructeurs automobiles qui fabriquent leurs VE en Chine vont devoir s'acquitter d'une taxe compensatoire supplémentaire.
Notez que ces sanctions financières sont à échelle variable selon les marques. Le géant SAIC est le plus mal lotis par exemple, avec un malus de 35 % environ. Pour BYD, ce sera quasiment 18 % tandis qu'on approche des 19 % pour les filiales de Geely comme Volvo ou Smart. Tesla sera également impactée, avec un taux plus tolérable fixé à 7,8 %. Pour rappel, ces droits de douane supplémentaires ont été instaurés par l'UE après avoir constaté que Pékin subventionnait massivement les constructeurs auto chinois. Ce qui leur a permis de maintenir des prix artificiellement bas sur le continent européen.
La Chine porte plainte auprès de l'OMC
Dans notre article sur le sujet, nous avions évoqué la volonté de Pékin de déposer plainte auprès de l'Organisation mondiale du Commerce (OMC). C'est maintenant chose faite comme le rapportent nos confrères du site Bloomberg.
Ce lundi, des responsables gouvernementaux chinois ont déposé plainte auprès de la division de règlement des contentieux de l'OMC, affirmant qu'ils l'avaient fait pour “sauvegarder les intérêts de développement” de l'industrie des véhicules électriques dans son ensemble. Le ministère du Commerce chinois a également qualifié les tarifs douaniers de “protectionnisme commercial”, ajoutant que l'UE n'avait aucune justification pour violer les règles internationales sur l'import/export.
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“La Chine estime que la décision finale de l'UE sur les mesures antisubventions manque de fondements factuels et juridiques, viole les règles de l'OMC et constitue un abus des mesures correctives commerciales”, a déclaré un porte-parole du ministère. Il poursuit : “Nous exhortons l'UE à faire face à ses erreurs et à corriger immédiatement ses pratiques illégales, ainsi qu'à maintenir conjointement la stabilité de la chaîne d'approvisionnement mondiale des véhicules électriques et la coopération économique et commerciale entre l'UE et la Chine”.
Dans une volonté d'apaisement, le vice-président de la Commission européenne Maros Sefcovic a confirmé cette semaine l'envoi d'émissaires à Pékin pour poursuivre les discussions dans l'espoir de trouver un terrain d'entente.