Voitures électriques : la taxe sur les modèles chinois se précise
Alors que les conclusions de l'enquête de la Commission européenne sur les subventions supposée de Pékin auprès des constructeurs chinois de voitures électriques sont attendues en novembre 2023, l'institution estime avoir déjà suffisamment de preuve pour instaurer une première taxe douanière.
Comme vous le savez peut-être, la Commission européenne a décrétée l'ouverture d'une enquête officielle en septembre 2023 sur d'éventuelles subventions publiques accordées par Pékin aux constructeurs chinois de voitures électriques. D'après Ursula von der Leyen, la patronne de l'institution, ces aides permettent aux fabricants de l'Empire du Milieu d'inonder le marché européen avec des véhicules à bas prix. Ce qui représenterait à ces yeux une concurrence illégale pour les marques du Vieux continent.
En octobre 2023, soit un mois après le début des investigations, la Commission européenne a affirmé haut et fort que la Chine subventionnait effectivement ses constructeurs locaux. L'organisme a notamment repéré des traces de transferts de fonds de crédits accordés aux marques chinoises par le gouvernement, juste avant le lancement de plusieurs modèles sur le territoire européen.
L'enquête a ensuite pris une autre dimension en janvier 2024 avec des perquisitions menées par la Commission dans les bureaux des principaux constructeurs chinois comme BYD, Geely et SAIC. Ces visites ont été effectuées entre janvier et février 2024.
La Commission veut taxer les constructeurs chinois dès cet été
Or, nous venons d'apprendre que la Commission européenne s'apprête à passer à l'étape supérieure. Dans un document publiée ce mardi 5 mars 2024, la branche exécutive de l'UE a déclaré qu'elle était en possession “de suffisamment d'éléments tendant à prouver que les voitures électriques chinoises étaient subventionnées par Pékin”. Par conséquent, l'institution compte mettre en place prochainement “l'enregistrement douanier des importations de voitures électriques chinoises”. Ces droits provisoires pourraient entrer en vigueur dès juillet 2024.
En d'autres termes, les “wattures” chinoises seront taxées à cette date dès leur arrivée sur le sol européen. D'après la Commission, il était urgent d'agir, alors que les importations de voitures électriques chinoises ont augmenté de 14 % sur un an depuis le lancement officiel de l'enquête en septembre 2023.
Sans surprise, la CCCEU (la Chambre de commerce chinoise pour l'UE) a affiché sa déception devant la décision de la Commission, ajoutant au passage que “l'augmentation des importations reflète uniquement la demande croissante sur les véhicules électriques en Europe”.
Source : Reuters