Voitures électriques : le Sénat veut réduire les aides à l’achat de 500 millions d’euros

Dans un amendement voté le 2 décembre dernier, le Sénat prévoit de réduire l’enveloppe budgétaire dédiée aux aides à l’achat de voitures électriques de 500 millions d’euros. Le gouvernement souhaite initialement consacrer 1,3 milliard d’euros à ce projet durant l’année 2023. On s’attend à ce que dernier fasse encore usage de l’article 49.3 pour maintenir son budget initial.

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Crédits : grejak

Alors que le débat autour du budget 2023 fait toujours rage au sein de l’Assemblée nationale, le Sénat vient à son tour mettre des bâtons dans les roues de l’exécutif. Initialement, le gouvernement souhaite accorder 1,3 milliard d’euros aux aides à l’achat d’une voiture électrique l’année prochaine, soit 30 % de plus qu’en 2022. Il faut dire qu’il en aura bien besoin s’il compte tenir toutes ses promesses en la matière, notamment la hausse de 1000 € des aides destinées aux habitants de ZFE, ou encore l’augmentation du bonus écologique à 7000 €.

Mais le Sénat n’est pas tout à fait de cet avis. Dans un amendement adopté le 2 décembre dernier, l’institution a voté en faveur d’une réduction 500 millions d’euros de cette enveloppe budgétaire. Une décision mûrement réfléchie, argue Christine Lavarde, sénatrice LR, qui évoque un marché français qui n’est pas encore arrivé à maturité. En effet, le Sénat craint, par ces aides, de simplement financer la concurrence chinoise, largement majoritaire dans l’Hexagone, aussi bien pour les voitures que les batteries. Par ailleurs, à ce jour, 80 % des véhicules achetés en France sont importés de l’étranger.

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Le Sénat et l’exécutif en plein conflit autour des voitures électriques

« Notre amendement n’est pas tant d’effacer des crédits pour soutenir la transition du parc, mais plutôt de les décaler dans le temps pour qu’ils viennent en soutien de notre filière quand elle sera prête », explique Christine Lavarde. En effet, il faudra au moins un an à l’industrie française pour adapter ses chaînes de production face à la concurrence mondiale. Qui plus est, le Sénat souhaite également tienne sa promesse de favoriser les véhicules européens à l’achat avant d’y accorder un budget plus conséquent.

Voilà qui n’arrange pas vraiment les affaires de l’exécutif, qui s’est engagé à mettre fin à la vente de voitures thermiques sur le territoire d’ici 2035. Christophe Béchu, le ministre de la Transition écologique s’est ainsi indigné de cet amendement, qui selon lui « considère que l’on peut faire une pause dans l’électrification du parc ». Et Christine Lavarde de rétorquer : « J’ai l’impression que c’est comme le nuage de Tchernobyl : la pollution de l’air s’arrête à nos frontières », soulignant ainsi le bilan carbone désastreux des voitures chinoises.

On s’attend à ce que le gouvernement mette une nouvelle fois fin au débat en ayant recours à l’article 49.3 pour imposer son budget.

Source : Public Sénat


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