Voitures électriques : Renault veut une alliance européenne pour contrer les marques chinoises

Face à la pression grandissante exercée par les constructeurs chinois de voitures électriques sur le marché européen, Renault milite pour la création d'une alliance des marques du Vieux Continent. C'est en tout cas la stratégie souhaitée par Luca de Meo, le PDG de l'entreprise française.

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Crédits : Renault

Si les voitures électriques chinoises sont dans le collimateur des Etats-Unis, notamment pour des soupçons d'espionnage, les constructeurs venus de l'Empire du Milieu ont le champ libre en Europe. Geely, BYD, Xpeng ou encore MG, ils sont nombreux à voir le Vieux Continent comme un nouvel El Dorado, un territoire sur lequel ils pourront performer grâce à leurs véhicules abordables. Une politique tarifaire particulièrement agressive financée en grande partie par Pékin d'après l'Union européenne.

Et sans surprise, cette guerre des prix orchestrée par les marques chinoises inquiètent les constructeurs européens à plus d'un titre. En janvier 2024, le PDG de Stellantis Carlos Tavares a déclaré qu'il était impératif pour les fabricants européens “d'éviter la course des prix vers le bas pour assurer la rentabilité. Il faut rester compétitif tout en évitant de détruire de la valeur”.

Le PDG de Renault veut “un Airbus de l'automobile”

 Pour espérer survivre face à la pression des concurrents chinois, le directeur général du groupe Renault a une autre stratégie en tête. En effet, Luca de Meo milite pour une union des différents constructeurs européens. Plus précisément, le PDG appelle à la création d'un “Airbus de l'automobile”, une référence directe à la création d'Airbus. Pour rappel, la société aéronautique a vu le jour grâce à la fusion d'actifs industriels allemands, français, espagnols et britanniques dans l'optique de contrer le géant américain Boeing. Et cela a largement porté ses fruits.

D'après Luca de Meo, la naissance d'une telle alliance permettrait de partager le coût énorme de la construction de véhicules électriques bon marché, mais aussi de mettre en commun les capacités de production, les départements de recherche et développement sur la chimie des batteries, les moteurs électriques ou encore les technologies d'IA.

Nous obligeons les parties intéressés à se coordonner. Je crois que cela suffirait pour lancer le processus et nous amener au niveau que nous méritons. Nous sommes tous confrontés à ces défis : les politiques, les producteurs, les parties prenantes et les clients”, a déclaré le grand patron de la marque au losange à nos confrères de Bloomberg.

Néanmoins, la création de cette union ne sera pas forcément chose aisée, la majorité des marques européennes appartenant déjà à de grands groupes comme Stellantis par exemple. Par ailleurs, la coopération entre constructeurs est déjà une réalité, à une échelle moindre certes. On sait par exemple que Renault négocie actuellement avec Volkswagen pour produire sa nouvelle Twingo électrique à moins de 20 000 euros.

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