Vos données personnelles seraient envoyées en Chine, Xiaomi et cinq autres entreprises chinoises sont visées par une plainte
Plusieurs entreprises chinoises, dont TikTok et Xiaomi, sont accusées de ne pas respecter les règles strictes de l’Union européenne sur la protection des données. Une plainte déposée dans plusieurs pays pourrait entraîner des sanctions importantes contre celles-ci.
La protection des données personnelles est un sujet brûlant en Europe, particulièrement depuis l’entrée en vigueur du RGPD en 2018. Alors que des géants américains comme Meta et Apple ont déjà été sanctionnés pour leurs pratiques, des entreprises chinoises se retrouvent désormais sous le feu des projecteurs. Une plainte récente vient raviver les inquiétudes concernant le transfert des données des citoyens européens vers des pays ne respectant pas les mêmes standards de confidentialité.
TikTok, Shein, Xiaomi, AliExpress, Temu et WeChat sont les six entreprises chinoises visées par une plainte déposée par l’organisation autrichienne Noyb (None Of Your Business). Celle-ci accuse ces entreprises d’envoyer illégalement les données personnelles des utilisateurs européens vers la Chine. Selon l’organisation, ces transferts violent les règles strictes du RGPD, qui interdisent de transmettre des données hors de l’UE à des pays où le niveau de protection n’est pas équivalent à celui de l’Union même.
TikTok et Xiaomi sont accusés de transférer illégalement des données d’utilisateurs européens vers la Chine
Noyb a déposé six plaintes distinctes en Grèce, aux Pays-Bas, en Belgique, en Italie et en Autriche. Ces actions visent à suspendre les transferts de données vers la Chine et réclament des amendes pouvant atteindre 4 % du chiffre d'affaires mondial des entreprises concernées. L’organisation appuie ses accusations sur des rapports de transparence et des documents publics, dans lesquels certaines entreprises reconnaissent envoyer des données en Chine ou vers des “pays tiers” non identifiés.
Les entreprises incriminées n’ont pas toutes réagi à ces accusations. Xiaomi, fabricant de smartphones, a toutefois annoncé examiner la plainte et a affirmé être prête à coopérer avec les autorités si nécessaire. Du côté de TikTok, l’application est déjà sous pression en Europe et aux États-Unis, où elle est accusée de ne pas garantir une utilisation conforme des données. La Commission européenne enquête également sur son rôle présumé dans une possible ingérence lors des élections présidentielles en Roumanie. Si ces plaintes aboutissent, elles pourraient renforcer la pression sur les entreprises chinoises pour respecter les normes européennes en matière de confidentialité.
Source : Reuters