Wi-Fi : cette cyberattaque vole vos mots de passe 9 fois sur 10 dès que vous êtes connecté
Des chercheurs dévoilent l'existence d'une cyberattaque particulièrement efficace. Il suffit que vous vous connectiez au Wi-Fi pour qu'elle vole vos mots de passe dans 90 % des cas.
Les pirates qui en veulent à vos mots de passe ont malheureusement plusieurs manières de vous les dérober. Ils peuvent passer par votre ampoule connectée par exemple, ou utiliser un système de fraudes par péage sur votre smartphone Android. La cyberattaque qui nous intéresse ici n'a pas besoin de ces stratagèmes retords. Avec elle, les hackers ont juste besoin d'attendre que vous vous connectiez à un réseau Wi-Fi.
Nommée WiKI-Eve, elle a été mise en évidence par des chercheurs en provenance d'Universités chinoises et singapouriennes. Bien sûr, l'attaque doit tout de même exploiter une vulnérabilité. Cette dernière prend racine dans la technologie BFI, pour Beamforming Feedback Information. Ce système est présent dans les routeurs Wi-Fi depuis l'introduction du Wi-Fi 5 en 2013. Pour faire simple, le beamforming permet de concentrer le signal Wi-Fi dans une direction spécifique (votre appareil) afin d'améliorer sa puissance et sa stabilité.
Une cyberattaque vole les mots de passe dans 90 % des cas dès que vous êtes en Wi-Fi
L'étude sur WiKI-Eve montre qu'elle récupère ce que vous tapez sur votre appareil connecté au Wi-Fi avec 88,9 % de précision. Les mots de passe des applications mobiles sont eux dérobés avec 65,8 % d'efficacité. Il s'agit d'une attaque de type écoute clandestine (eavesdropping), c'est-à-dire que les pirates interceptent les frappes sur le clavier de la victime. En clair : pas besoin d'infiltrer votre smartphone ou PC, ce qui rend l'attaque bien plus difficile à détecter.
Au final, se connecter à un Wi-Fi public, par exemple, et entrer un mot de passe sur un site légitime ne serait pas aussi sécurisé qu'on le pense. Tant que la faille existe, le simple fait de se connecter à un réseau Internet sans fil présente un risque potentiel. Les conclusions de l'étude sont donc assez alarmantes, mais heureusement pour nous, ce type d'attaque est plutôt rare en réalité. Espérons tout de même qu'après sa mise en lumière, WiKI-Eve soit rapidement prise en charge pour développer une contre-mesure efficace.