Windows 11 : on a testé le nouveau créateur d’image de l’application Photos… Et on ne s’attendait pas à ça !
Les applications Photos et Paint de Windows s'enrichissent d'une fonctionnalité baptisée Cocreator, ou créateur d'image. Disponible uniquement sur certains PC, celle-ci permet de générer des images grâce à une IA “en local”. Nous l'avons testée et vous proposons un petit tour d'horizon de ses options et surtout des résultats obtenus.
Ils sont nombreux, les éditeurs de logiciel ou les sites Web à s'être lancés dans l'ère de l'intelligence artificielle. Mais jusqu'à présent, il faut soit s'en remettre à des services en ligne, soit s'appuyer sur le couple processeur / carte graphique.
Avec les nouveaux ordinateurs Copilot+PC, la proposition de Microsoft est plus qu'alléchante : permettre à certaines applications de Windows 11 d'exploiter une puce dédiée appelée NPU (Neural Processing Unit). Tout se fait en local, ce qui assure une meilleure confidentialité des données et ne nécessite pas de connexion permanente. De quoi aussi décharger le processeur principal (le CPU) et la carte graphique (le GPU). Gain de temps, gain de puissance, meilleure confidentialité : voilà la belle promesse de cette technologie qui veut s'inviter dans tous nos PC.
Comment repérer un PC capable de générer une photo via le NPU ?
Pour être labelisés “Copilot+PC”, ces nouveaux ordinateurs doivent disposer d'un NPU capable de traiter au moins 40 TOPS (soit 1012 opérations par seconde). À l'heure actuelle, seuls les PC équipés d'un processeur Qualcomm Snapdragon X Elite Ou Snapdragon X Plus peuvent réellement exploiter les fonctionnalités d'IA des applications Windows 11… En attendant bien sûr qu'Intel et AMD entrent dans la danse, ce qui devrait se faire d'ici peu.
Sous Windows 11, plusieurs applications exploitent d'ores et déjà le NPU de ces nouveaux PC. On trouve par exemple Paint, mais aussi le logiciel Photos. La promesse de ce dernier nous a donné envie : selon Microsoft, à l'aide d'un simple prompt, l'application est capable de générer des images sans se connecter au Web, en se basant uniquement sur la puissance du NPU intégré au PC. Et il fait même plus que ça, puisqu'il suggère une quantité qui semble infinie de résultats et de variations.
Pour l'occasion, l'application Photos de Windows 11 s'enrichit d'un nouvel onglet, situé dans le menu de gauche de l'interface. Intitulé “Créateur d'image” et reposant sur Dall-E 3 d'OpenAI, cet outil permet donc de générer une photo via un prompt. Lorsqu'on clique sur l'onglet en question, on se retrouve face à une interface simple et efficace : un espace dédié au prompt, un petit curseur permettant d'ajuster le niveau de “créativité” et des suggestions de mots-clés. Et en dessous de ce petit monde, on trouve les résultats du prompt qui s'affichent en cascade.
On a mis l'application Paint à l'épreuve et voilà le résultat !
Dans un premier temps, nous avons voulu tester la pertinence du NPU de manière purement matérielle. Nous avons donc lancé successivement une dizaine de prompts. Un petit tour dans le Gestionnaire des tâches de Windows 11 nous apprend que c'est bien le NPU qui fait tout le travail : la montée en charge de ce processeur oscille entre 40 et 100 %, tandis que celle du CPU reste au calme plat. Bon point donc : l'application Photos de Windows 11 prend bien en charge le NPU des nouveaux “Copilot+PC”.
Dans un second temps, et c'est probablement le point le plus intéressant de notre test, nous avons lancé une vingtaine de prompts à l'aide de l'application Photos. Et c'est là que les choses se sont gâtées. La génération de photos via l'IA est parfois correcte, comme l'illustre la capture plus haut (celle avec la maison dans les bois). C'est plutôt joli, même si on sent clairement la patte IA. En revanche, on pourra déplorer certaines instructions pourtant basiques ne soient pas systématiquement prises en compte : malgré notre demande d'une ambiance nocturne, beaucoup d'images sont en plein jour. Soit…
Le pire reste à venir : dès qu'il s'agit de représenter des êtres humains, l'IA est littéralement dans les choux. On se croirait devant l'une des premières versions de Midjourney, qui bien évolué depuis. Une émotion comme la colère donne lieu à un faciès souvent grotesque, voire inhumain. La joie n'est pas toujours bien comprise, que ce soit en anglais ou en français.
Quant aux représentations des membres (les bras ou les mains), elle donne des sueurs froides. Tantôt les individus se retrouvent avec plus de cinq doigts, tantôt avec moins. Et dans certains cas, ils sont même dépourvus de mains.
Au final, les différents résultats que nous avons obtenus via notre vingtaine de prompts n'ont rien de convaincant. Pour le moment, il n'y a pas de quoi justifier l'achat d'un ordinateur estampillé “Copilot+PC” et on préférera s'en remettre à des outils plus professionnels comme Midjourney ou Adobe Firefly. Gageons maintenant que Microsoft rectifie le tir via une mise à jour de son moteur, ou que d'autres applications exploitant le NPU voient le jour rapidement.