D'après un rapport publié par le Centre national de cybersécurité du gouvernement lituanien, certains smartphones Xiaomi abritent une fonctionnalité cachée qui permet de détecter et de censurer des termes spécifiques à distance. Ces mots-clés concernent notamment l'indépendance de Taïwan, ou encore la libération du Tibet.

Mise à jour – 16h57 :

Suite à la publication de notre article, Xiaomi a fait valoir son droit de réponse. Voici la déclaration complète du constructeur : “Les appareils de Xiaomi ne censurent pas les communications à destination ou en provenance de ses utilisateurs. Xiaomi n'a jamais restreint ni bloqué les comportements personnels des utilisateurs de ses smartphones, tels que les recherches, les appels, la navigation sur Internet ou l'utilisation de logiciels de communication tiers et ne le fera jamais. Nous respectons et nous nous engageons à protéger entièrement les droits légaux de notre communauté. Xiaomi respecte pleinement le règlement général sur la protection des données (RGPD) de l'Union européenne”.

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Lentement, mais sûrement, Xiaomi s'invite à la table des plus importants constructeurs de smartphones au monde. En août 2021, Xiaomi est d'ailleurs devenu pendant un temps le numéro 1 mondial des ventes de smartphones, devant Samsung et Apple. La firme chinoise ambitionne toujours de devenir le numéro un pour de bon d'ici 3 ans. Cependant, ce succès pourrait bien être entaché par la publication de ce nouveau rapport.

En effet, le Centre national de cybersécurité du ministère de la Défense lituanien vient de publier un rapport édifiant, qui affirme que certains smartphones Xiaomi comme le Mi 10T sont équipés de fonctionnalités de censure. Plus précisément, ces appareils ont une fonctionnalité cachée qui détectent et censurent des centaines de mots-clés, en grande majorité relatifs à des sujets sensibles aux yeux du gouvernement chinois comme l'indépendance de Taïwan ou encore la libération du Tibet.

Lorsque l'un de ses termes est repéré dans un contenu, l'accès à ce dernier est immédiatement bloqué. Comme le détaille le rapport, cette fonctionnalité a été désactivée sur les marchés européens, ce qui suggère qu'elle se destine avant tout au territoire chinois. Mais d'après l'agence gouvernementale lituanienne, Xiaomi a la possibilité d'activer cette fonctionnalité à distance sur n'importe quel appareil.

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La censure de Xiaomi s'applique aussi dans certaines applications

En outre et toujours selon le rapport, cette liste de mots-clés sensibles répondrait au nom de “MiAdBlocklist”. La censure s'appliquerait également à certaines applications comme les outils de sécurité ou Cleaner, l'appli de nettoyage officielle de MIUI (la surcouche maison de Xiaomi) ou encore le navigateur internet par défaut. “Notre recommandation est de ne pas acheter de nouveaux téléphones Xiaomi, et de se débarrasser de ceux déjà achetés aussi vite que possible”, a déclaré le vice-ministre de la Défense lituanien Margiris Abukevicius.

Pour rappel, la publication de ce rapport survient alors que les relations diplomatiques entre la Chine et la Lituanie sont déjà particulièrement tendues. En août 2021, la Lituanie a donné son feu vert pour l'ouverture d'une représentation de Taïwan. Une décision vue comme une provocation pour la Chine, qui ne considère pas l'île de Taïwan comme un état indépendant, mais comme une partie de son territoire.

Et ce malgré la séparation officielle du pays avec la Chine populaire depuis la fin de la guerre civile chinoise en 1949. Le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé le rappel de son ambassadeur en Lituanie, tandis que Pékin a également exigé que Vilnius rappelle son ambassadrice en poste en Chine. Quoi qu'il en soit, ce rapport ne risque pas d'améliorer les relations entre les deux pays.

Source : Reuters